• La répartition géographique de la population s’explique par des différences climatiques et environnementales : certaines zones sont inhospitalières pour le peuplement humain, alors que d’autres sont propices aux concentrations de population autour d’un petit nombre de centres urbains. Cette dynamique est auto-renforcée car l’urbanisation elle-même facilite l’accès aux débouchés économiques et à une plus grande diversité de services.

  • Ces 20 dernières années, la population des pays de l’OCDE s’est accrue de 0.6 % par an en moyenne, pour s’établir à 1.2 milliard d’habitants en 2012. D’après la classification OCDE des petites régions (TL3), la population des différentes régions s’échelonne entre quelque 450 habitants, pour la région Balance du territoire ACT (Australie), et plus de 23 millions d’habitants pour la région New York-Newark-Bridgeport (États-Unis).

  • Pour une croissance soutenue au niveau national, la dimension locale a son importance. Ainsi, en 2010, 10 % des régions de l’OCDE étaient à l’origine de 38 % du produit intérieur brut (PIB) total. En Grèce, les 10 % des régions au PIB le plus élevé ont concentré plus de la moitié du PIB national. La répartition du PIB entre les régions était, en revanche, plus uniforme au Danemark, en Belgique, en République slovaque et aux Pays-Bas, où les 10 % des régions au PIB le plus élevé représentaient, au plus, le quart du PIB national. De même, en Colombie, en Fédération de Russie et au Brésil, la contribution au PIB national a été fortement concentrée dans certaines régions ().

  • Sur la période 1999-2012, l’écart entre pays des taux de croissance annuels de l’emploi a atteint 3.5 points de pourcentage, avec des taux variant de -0.5 % en Grèce à 3 % au Chili ().

  • Dans la moitié des pays membres de l’OCDE, la crise économique a accentué l’écart entre régions de la tête et de la queue du peloton pour le PIB par habitant (). La plus forte augmentation du différentiel entre les 10 % des régions les plus performantes et les 10 % les moins performantes s’est observée en Irlande, en République slovaque et au Danemark (plus de 8 points de pourcentage). Toutefois, il s’agit-là de deux phénomènes différents. En Irlande, l’augmentation des disparités régionales est due à une détérioration plus rapide dans les régions les plus pauvres, couplée à une détérioration moins rapide dans les régions les plus riches. En République slovaque et au Danemark, les régions les plus pauvres ont reculé mais les régions les plus riches ont progressé ().

  • La croissance de la productivité du travail est considérée comme un indicateur clé de la compétitivité régionale et comme un facteur essentiel d’évolution du niveau de vie. Les conditions de vie dans les régions progressent sous l’effet d’une hausse continue de la productivité du travail, accompagnée d’un accroissement de l’utilisation de la main-d’œuvre. En fait, seules les économies qui parviennent à maintenir à la fois l’emploi et la croissance de leur productivité verront leur produit intérieur brut (PIB) par tête augmenter et se maintenir sur le long terme.

  • Pour profondément ancrée qu’elle soit dans l’histoire, la géographie, les institutions et le capital social locaux, la structure de production des régions ne cesse d’évoluer au fil du temps, sous l’effet des bouleversements macroéconomiques et des politiques économiques nationales et infranationales.

  • Les disparités régionales au sein des pays en matière de produit intérieur brut (PIB) par habitant sont supérieures aux disparités observées entre les pays membres de l’OCDE. Selon l’indice de Gini, les écarts régionaux les plus nets en termes de PIB par habitant pour l’année 2010 ont été relevés, parmi les économies émergentes, en Indonésie, en Fédération de Russie, en Colombie et au Brésil et, parmi les pays de l’OCDE, au Chili, au Mexique, en République slovaque et en Turquie ().

  • La qualité du capital humain est une condition essentielle à l’amélioration de la productivité, dans la mesure où l’aptitude à susciter et à exploiter de l’innovation dépend, entre autres facteurs, du niveau de qualification de la main-d’œuvre. La proportion de la main-d’œuvre diplômée de l’enseignement supérieur constitue une mesure indirecte courante de la capacité d’une région à produire de l’innovation et à l’assimiler.

  • La dépense et le personnel de R-D sont des valeurs de substitution auxquelles on a souvent recours pour mesurer l’investissement en innovation d’une région.

  • Les demandes de brevets sont un indicateur de l’activité inventive, et l’analyse régionale de l’activité de brevetage nous renseigne sur la distribution spatiale de l’innovation. Les brevets font partie des mécanismes utilisés pour s’approprier les fruits d’un investissement sous forme d’actifs immatériels. Ils donnent donc indirectement des informations utiles sur les efforts d’innovation ; toutefois, l’activité de brevetage dépend étroitement de spécificités sectorielles, certains secteurs économiques (l’industrie pharmaceutique et l’électronique) étant plus producteurs de brevets que d’autres (le textile et les autres secteurs de basse intensité technologique) en raison du type d’innovation en jeu.

  • Le pourcentage de demandes de brevets issues d’une région avec des co-inventeurs d’une autre région, qu’elle soit ou non dans le même pays, est un indicateur du niveau de coopération d’innovation entre les deux régions.

  • Le décompte des publications scientifiques et celui des citations d’une région à l’autre sont souvent utilisés comme indicateurs des progrès de la science dans les pays et des possibilités de collaboration entre chercheurs de différentes régions. À l’échelle mondiale, les publications scientifiques se concentrent sur un petit nombre de pays. Les cinq premiers, États-Unis, Chine, Royaume-Uni, Allemagne et Japon, totalisent environ 60 % des publications en 2010. Si l’on considère le nombre de publications par habitant, la Suisse et les pays scandinaves sont parmi les pays les plus performants (). Le nombre des publications scientifiques se caractérise par d’importantes disparités régionales. En général, une ou deux régions dominent la production, comme c’est le cas de la région ouest de Londres-centre (Royaume-Uni) et de Bâle-Ville (Suisse) ().