• Le potentiel de croissance de l’économie hongroise a considérablement diminué au cours de la dernière décennie. La productivité tendancielle ne s’améliore plus et l’investissement est tombé à des niveaux historiquement bas. La raison de cette situation tient dans une large mesure à un environnement économique général caractérisé par des charges administratives élevées, une réglementation instable, des obstacles à la croissance des petites et moyennes entreprises (PME) et à l’entrepreneuriat, et une concurrence limitée dans les principaux secteurs non exportateurs, problèmes qui se sont en partie aggravés ces dernières années. Dans ces conditions, il est difficile pour beaucoup de PME de sortir de la situation semi-informelle dans laquelle elles se trouvent et de se développer. Quant aux grandes entreprises multinationales, celles qui sont présentes dans le secteur manufacturier ont souvent des réseaux de fournisseurs faiblement implantés en Hongrie, tandis que les autres, dans les secteurs non exportateurs, sont largement à l’abri des pressions de la concurrence ; dans un cas comme dans l’autre, par conséquent, les retombées positives de leurs activités sur l’économie nationale demeurent limitées.Des mesures générales et sectorielles s’imposent pour accroître l’investissement et rétablir la croissance de la productivité. Il est indispensable en particulier de promouvoir une plus grande stabilité réglementaire, notamment en réduisant le nombre de réglementations nouvelles et en améliorant leur qualité, surtout dans le domaine de la fiscalité. Une transparence accrue et une plus grande confiance dans les institutions publiques seraient en outre propices à l’investissement. Il est essentiel non seulement de veiller à ce que le droit de la concurrence soit vigoureusement appliqué de façon générale, mais aussi d’éliminer tout ce qui fait obstacle à la concurrence au niveau sectoriel, notamment les différentes formes de barrières à l’entrée, les effets de verrouillage et les distorsions induites par les prix réglementés dans le commerce de détail, les services professionnels, l’énergie et les télécommunications.

  • Des problèmes importants d’inadéquation entre l’offre et la demande sur le marché de l’emploi et la mobilité insuffisante des travailleurs sont préjudiciables à l’emploi et à la productivité. Ces problèmes d’inadéquation se posent avant tout en termes de qualifications, la Hongrie se caractérisant par un excédent de main-d’œuvre peu qualifiée et un risque de pénurie de travailleurs qualifiés dans certains domaines. En réduisant le coin fiscal élevé sur les bas salaires et en évitant des hausses excessives du salaire minimum, les autorités étayeraient la demande de main-d’œuvre peu qualifiée. À plus long terme, l’adaptation de l’offre de main-d’œuvre suppose d’améliorer les résultats scolaires, notamment ceux des jeunes issus de milieux défavorisés, et de faire en sorte que la transition de l’école à l’emploi soit moins abrupte. Pour favoriser l’appariement entre offres et demandes d’emploi et améliorer la mobilité entre secteurs, il serait bon d’allonger quelque peu la durée d’indemnisation du chômage et de renforcer le service public de l’emploi, ainsi que de mettre davantage l’accent sur la réinsertion professionnelle des participants au programme de travaux publics et de développer la formation tout au long de la vie tout en renforçant son efficacité. Au-delà des problèmes d’inadéquation des qualifications, il existe des déséquilibresgéographiques importants entre l’offre et la demande de main-d’œuvre, ainsi que l’illustrent les disparités fortes et persistantes observées entre régions en matière de taux de chômage. La mobilité des travailleurs est entravée par le développement insuffisant du marché du logement locatif, et il est possible de renforcer l’efficacité des transports publics afin de faciliter les déplacements entre domicile et lieu de travail.