• Les résultats médiocres obtenus sur le front de l’emploi restent l’une des principales faiblesses structurelles de la Pologne, entravant la compétitivité des entreprises et la production potentielle du pays. Il est également crucial d’améliorer les perspectives d’emploi dans la mesure où la population va bientôt vieillir rapidement. Malgré le nombre élevé d’heures travaillées, le niveau d’utilisation de la main-d’œuvre est seulement moyen en raison de la faiblesse structurelle des taux d’emploi, en particulier aux deux extrémités de l’échelle des âges, avec des différences régionales marquées. Le taux d’emploi des femmes est particulièrement bas, ce qui tient en partie aux défauts de conception des politiques familiales et du système de retraite. L’insuffisance de la concurrence sur les marchés de produits et les obstacles à la mobilité interne se traduisent par des problèmes importants d’affectation des ressources. La protection de l’emploi n’est pas particulièrement rigoureuse, mais le marché du travail n’en demeure pas moins fortement segmenté. Cela pèse probablement sur les performances de l’économie, en limitant l’investissement en capital humain et en faisant assumer à certains groupes une part importante des coûts d’ajustement aux chocs économiques. Les services publics de l’emploi pâtissent d’un manque de ressources et fonctionnent de manière inefficace. Les agences locales pour l’emploine sont guère incitées à adopter les meilleures pratiques ; le gouvernement projette de commencer à les soumettre à des évaluations comparatives. Les autorités disposent d’amples marges de manœuvre pour renforcer les obligations imposées aux demandeurs d’emploi et réformer les politiques sociales et fiscales de manière à valoriser le travail.

  • La productivité de la Pologne a fortement augmenté au cours des dix dernières années et les efforts déployés pour réduire le poids de la réglementation ont été significatifs. Malgré des progrès impressionnants, la réglementation des marchés de produits demeure plus pesante que dans la plupart des autres pays de l’OCDE, ce qui tient en partie à l’importance des formalités administratives et à l’ampleur de l’intervention de l’État dans l’économie. De nouvelles mesures de réduction des formalités administratives et de privatisation sur les marchés concurrentiels accentueraient les pressions de la concurrence et assureraient la neutralité concurrentielle, notamment dans le cadre de la passation des marchés publics. De nombreux secteurs semblent se caractériser par des rentes économiques élevées, dans la mesure où des règles d’entrée rigoureuses, des obstacles réglementaires et des procédures de faillite inefficaces conduisent à une affectation des ressources inefficace. Une déréglementation bienvenue des services professionnels est en cours, et le gouvernement projette d’assouplir encore les procédures d’immatriculation des entreprises ainsi que de réformer les procédures de faillite. L’indépendance des autorités de régulation sectorielles dans les industries de réseau et les prérogatives de l’autorité de la concurrence peuvent être encore renforcées, étant donné queles efforts de réforme déployés à cet égard demeurent fragmentaires. Un autre problème essentiel tient aux positions dominantes occupées par les opérateurs historiques et au fait que les autorités de régulation sectorielles n’aient pas instauré des règles du jeu équitables, garantissant l’accès des tiers aux infrastructures sectorielles et permettant l’entrée de nouveaux acteurs sur les segments concurrentiels. Les avantages associés au statut d’agriculteur ralentissent par ailleurs le processus de regroupement des exploitations dans le secteur agricole.