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Coopération pour le développement 2023

Quel système d’aide pour demain ?

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Au cours de ces trois dernières années, les multiples crises mondiales et l’impératif de plus en plus urgent de limiter le changement climatique ont mis les modèles actuels de coopération pour le développement à rude épreuve, sans doute la plus rude depuis des décennies. L’objectif d’un monde meilleur pour tous semble plus difficile à atteindre, compte tenu des nouvelles tensions budgétaires, de l’impératif de fournir des biens publics régionaux et mondiaux, des besoins humanitaires exacerbés et des contextes politiques toujours plus complexes. La critique des racines, de la motivation et du fonctionnement du système international de l’aide se traduit par des appels à un changement radical, qui se manifeste, par exemple, dans les mouvements visant à s’attaquer à l’héritage colonial et au racisme dans ce secteur.

Cette édition du rapport Coopération pour le développement, qui marque son 60e anniversaire, dresse un état des lieux de ces défis, et propose des pistes à suivre pour l’avenir selon quatre lignes d’action : honorer les engagements, financiers et autres, déjà pris, soutenir une transformation pilotée à l’échelon local dans les pays partenaires, moderniser les modèles d’activité et pratiques de gestion financière, et rééquilibrer les relations de pouvoir dans la prise de décisions et les partenariats à l’échelle internationale. Ce rapport s’appuie sur les réflexions de chefs d’État, de dirigeants d’organisations internationales, de praticiens, d’universitaires et de la société civile, en mettant particulièrement l’accent sur les voix qui représentent des expériences variées et des points de vue de pays à revenu faible ou intermédiaire et de leurs populations.

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Coup de projecteur : Mettre fin à la dépendance du secteur de la santé à l’égard de l’aide

L’affectation de l’aide au développement au secteur de la santé a permis des améliorations impressionnantes de la santé au fil des ans, mais a aussi perpétué la fragilité des systèmes de santé et le dysfonctionnement des institutions dans les pays en développement. L’architecture de cette aide et les incitations qui y sont associées ont conduit de nombreux pays à sous-financer les services sanitaires de base dans leurs propres budgets et à devenir excessivement dépendants des donneurs. Or, cette dépendance à l’égard de l’aide peut s’accompagner d’une réduction du pouvoir décisionnel des pays en ce qui concerne la définition des priorités et la fourniture des services dans le domaine de la santé. La pandémie de COVID‑19 a montré les dangers de la dépendance excessive à l’égard des sources de financement externes et des fournisseurs de produits de santé essentiels implantés dans des pays lointains. Le fait d’affecter l’aide au financement de biens publics régionaux et mondiaux plutôt que de services sanitaires de base permettrait de créer plus de valeur ajoutée, d’accroître la redevabilité et l’appropriation concernant les dépenses de santé par les pays bénéficiaires, ainsi que de rééquilibrer le rapport de force entre les pays du Sud et du Nord, pour le bien de tous.

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