Le présent article a pour objet d’analyser les interactions réciproques entre la politique monétaire et les inégalités dans certaines économies avancées. Dans le contexte d'une politique monétaire très accommodante au cours des dernières années, l'analyse se concentre sur les effets que la politique monétaire, par son impact sur les rendements des actifs, le coût du service de la dette et les prix des actifs, a eu sur les inégalités au cours du cycle conjoncturel. Si la politique monétaire accommodante a des effets a priori ambigus sur les inégalités de revenu et de richesse nette, dans la pratique, on estime que ces effets sont plutôt faibles. Les différences entre pays concernant le montant et la distribution des revenus et de richesse nette expliquent les divergences dans les effets. Une augmentation des prix des logements a généralement pour conséquence de réduire les inégalités de richesse nette, alors que l'augmentation des cours des actions et des obligations produit un effet contraire. Des inégalités élevées peuvent réduire l'efficacité des mesures de relance monétaire pour stimuler la consommation privée, mais on estime que ces effets sont faibles. Les différences entre pays en termes d’ampleur et de composition des actifs financiers des ménages sont plus pertinentes que les différences relevées dans leur distribution lorsqu’il s’agit d’apprécier l'efficacité de la politique monétaire, particulièrement via le canal de la richesse.