Le profil des entrepreneurs se diversifie dans les pays de l’Union européenne (UE) et de l’OCDE. Cette évolution s’est toutefois faite avec lenteur au point que la population des entrepreneurs ne reflète toujours pas fidèlement, loin s’en faut, la diversité de la population générale. L’une des évolutions les plus importantes observées au cours de la décennie écoulée concerne le développement, en termes d’échelle et d’impact, de l’entrepreneuriat des immigrés. Ce constat vaut particulièrement pour l’Union européenne, où la part des travailleurs indépendants nés dans un autre pays a presque doublé en dix ans, passant de moins de 7 % en 2013 à 12 % en 2022. Alimenté par l’augmentation des flux migratoires, le développement de l’entrepreneuriat des immigrés est souvent considéré comme positif pour les économies. Une nouvelle étude montre par exemple qu’en Suède, les entreprises détenues par des immigrés sont plus susceptibles d’employer d’autres immigrés et de compter davantage de salariés que les entreprises détenues par des personnes nées dans le pays. En Allemagne, ces entreprises affichent souvent une plus forte croissance que les autres. Il apparaît en outre que 60 % des licornes allemandes (à savoir les entreprises dont la valorisation est supérieure à 1 milliard USD) comptent au moins un fondateur d’origine étrangère.