Pour parer au changement climatique planétaire, une coopération internationale poussée s’impose. Beaucoup de pays se sont engagés à réaliser des objectifs ou à mettre en oeuvre des actions de réduction des émissions de gaz à effet de serre dans les appendices à l’Accord de Copenhague. La présente analyse vise à examiner les coûts et l’efficacité de ces engagements au moyen du modèle d’équilibre général calculable ENV-Linkages de l’OCDE. Elle porte sur plusieurs scénarios, de manière à évaluer les incidences qu’entraînent les divers engagements pris, l’utilisation de formules de compensation, ainsi que les liens entre les systèmes d’échange de droits d’émission. Les résultats montrent que si les objectifs d’émission actuellement annoncés par un large éventail de pays dans le cadre de l’Accord sont un premier pas important et fort apprécié dans le sens d’une solution mondiale, les engagements ne sont pas suffisamment ambitieux pour nous placer sur une trajectoire permettant de maintenir l’élévation moyenne de la température du globe au-dessous de 2°C. Ce document concerne aussi les répercussions économiques des engagements, les coûts de l’action étant estimés à 0.3 % environ du PIB, que les pays soient visés ou non à l’Annexe I, et à 0.5-0.6 % du revenu réel mondial (compte non tenu des avantages économiques liés aux atteintes évitées du changement climatique). Par ailleurs, l’analyse fait ressortir des perspectives non négligeables d’augmentation des recettes budgétaires qui, pour les pays de l’Annexe I, pourraient représenter plus de 1 % du PIB (400 milliards USD) si les mesures d’atténuation passent par des instruments de type marché tels que les taxes carbone ou les systèmes de plafonnement et d’échange dans lesquels des quotas d’émission sont attribués par voie d’enchères.