La dette de la Hongrie n’a cessé de s’accroître depuis 2001 et le ratio de dette sur PIB a atteint environ 84 % fin 2011. Ce niveau élevé, conjugué à la grande volatilité de variables macroéconomiques influant sur les profils possibles d’évolution de la dette à l’avenir – croissance du PIB, taux de change et écarts de taux d’intérêt – hypothèquent la viabilité de la dette publique hongroise. Pour évaluer la viabilité de la dette sur un horizon de cinq ans, une simulation stochastique a été effectuée, dans laquelle des chocs aléatoires basés sur la volatilité historique de la dette ont été appliqués à un scénario de référence. À partir de ces simulations, des graphiques ont été construits en éventail illustrant les évolutions probables de la dette en fonction de différentes hypothèses relatives i) à la nature des chocs – temporaires ou permanents – et ii) à la réaction de la politique budgétaire, à savoir, laisser ou non opérer les stabilisateurs automatiques. Les résultats font apparaître une probabilité non négligeable (d’au moins 25 % dans le scénario le plus favorable) que le ratio dette/PIB dépasse 90% – niveau au-delà duquel l’endettement risque d’entraver la croissance – d’ici cinq ans, surtout si les paramètres étudiés se révèlent plus instables encore que par le passé. Les principaux risques qui pèsent sur la viabilité de la dette résident dans l’évolution de la croissance, laquelle affiche une forte volatilité en Hongrie. Il apparaît donc que la croissance joue un rôle déterminant dans la viabilité de la dette. L’incidence d’une dépréciation du taux de change peut également être importante, notamment si ce choc est permanent, alors que l’augmentation des écarts de taux d’intérêt aurait un effet bien moindre, du fait du refinancement progressif de la dette. Enfin, la réaction de la politique budgétaire a, elle aussi, son importance. En compensant l’impact des stabilisateurs automatiques, on réduit sensiblement l’éventail des trajectoires envisageables de la dette sur un horizon de cinq ans.