En mettant en place un régime de caisse d’émission en 1992, l’Estonie a renoncé pour sa gestion macroéconomique aux instruments que constituent la politique de taux de change et la politique monétaire. Tout en ayant été très utile pour le pays durant la période de transition des années 1990, le régime de caisse d’émission n’offre qu’une souplesse limitée pour mettre en œuvre les mesures qui faciliteraient la convergence par rapport à l’UE et qui atténueraient aussi la crise financière et économique mondiale. Du fait de la crise financière actuelle, l’adoption de l’euro est plus attrayante que jamais et est une des priorités du pays. Malgré tout, les chocs que subit l’Estonie ne sont que faiblement synchronisés avec ceux que connaît la zone euro et la structure de l’économie estonienne est également assez différente de celle de l’économie de la zone euro. Pour bénéficier pleinement de la participation à l’UEM, l’Estonie devra renforcer d’autres mécanismes d’ajustement aux chocs économiques ; il lui faudra un marché du travail plus flexible, un environnement plus propice aux activités industrielles et commerciales et un cadre qui lui permette de mener des actions budgétaires anticycliques.