L’influence des mesures budgétaires discrétionnaires sur l’activité économique après un choc dépend de la réaction des agents économiques privés. Ce document réexamine, à partir de données allant jusqu’à 2008, l’ampleur d’un éventuel comportement compensatoire d’épargne du secteur privé face à l’évolution de la politique budgétaire. Les résultats montrent que l’effet compensatoire de l’épargne privée est de 40 % en moyenne dans les différents pays, soit un peu moins que la proportion découlant des recherches antérieures. Les estimations sont toutefois extrêmement variables d’un pays à l’autre. Une analyse désagrégée des composantes du budget fait apparaître que les variations des recettes courantes sont presque entièrement compensées, alors que pour les dépenses courantes, la compensation n’est qu’en moyenne d’un tiers à la moitié, en fonction de l’échantillon. Il n’y a pas d’effet compensatoire de l’investissement public, qui est donc l’instrument d’action le plus puissant. L’effet compensatoire de l’épargne est d’autant plus marqué que le niveau de la dette publique est plus élevé, ce qui est conforme à l’attente d’un assainissement ultérieur qui alourdira l’impôt. L’effet compensatoire est en outre d’autant plus prononcé que les marchés de capitaux sont plus développés, ce qui témoigne de l’importance des contraintes de liquidité pour l’efficacité des politiques.