Les estimations actuelles des rendements du marché du travail sur le capital humain donnent une image déformée du rôle des compétences dans les différentes économies. Les comparaisons internationales des analyses des revenus du travail dépendent presque exclusivement des mesures de réussite scolaire du capital humain, et les données intégrant des mesures directes des capacités cognitives se limitent essentiellement aux travailleurs en début de carrière aux États-Unis. Les analyses de la nouvelle évaluation des compétences des adultes sur le cycle de vie complet dans 22 pays (PIAAC) montrent que mettre l'accent sur les gains en début de carrière conduit à sous-estimer la durée de vie du rendement des compétences d'environ un quart. En moyenne, une augmentation d'un écart-type en capacités de calcul est associée à une augmentation de salaire de 18 pour cent chez les travailleurs les plus jeunes. Mais ceci masque une grande hétérogénéité entre les pays. Huit pays, dont les pays nordiques, ont des rendements entre 12 et 15 pour cent, tandis que six sont au-dessus de 21 pour cent, le plus grand rendement étant de 28 pour cent aux États-Unis. Les estimations sont remarquablement robustes aux différents résultats et mesures des compétences, aux contrôles supplémentaires, et aux divers sous-groupes. Curieusement, le rendement des compétences est systématiquement plus faible dans les pays à forte densité syndicale, où la protection de l'emploi est plus stricte et la part du secteur public plus grande.