Documents de travail de l'OCDE sur la santé
Cette série d’étude s’adresse à un large public. Il s’agit généralement d’un travail collectif, mais les noms des principaux auteurs sont cités. Ces documents existent en général uniquement dans leur version originale – anglais ou français – avec un résumé dans l’autre langue.
- ISSN : 18152015 (en ligne)
- https://doi.org/10.1787/18152015
Éducation et obésité dans quatre pays de l'OCDE
Une épidémie d’obésité est en train de s’étendre dans presque tous les pays de l’OCDE depuis les 30
dernières années. Les preuves existantes suggèrent fortement qu’une telle épidémie a davantage affecté
certains groupes sociaux que d’autres. En particulier, l’éducation paraît être associée à une plus faible
probabilité d’obésité, notamment chez les femmes. Une série d’analyses de données d’enquête de santé
concernant l’Australie, le Canada, l’Angleterre et la Corée a été menée dans le but d’explorer la relation
entre l’éducation et l’obésité. Les résultats de ces analyses montrent une relation généralement linéaire
entre le nombre d’années d’éducation à plein temps et la probabilité d’obésité, les individus les plus
éduqués ayant de plus bas taux d’obésité (la seule exception étant les hommes en Corée). Ceci suggère que
les rendements marginaux de l’éducation, en termes de réduction des taux d’obésité, sont
approximativement constants quelque soit le nombre d’années d’éducation. Les résultats obtenus
confirment que le gradient d’obésité selon le niveau d’éducation est plus fort chez les femmes que chez les
hommes. Les différences entre les genres sont faibles en Australie et au Canada, plus prononcées en
Angleterre et importantes en Corée. La nature causale du lien entre l’éducation et l’obésité n’a pas encore
été prouvée avec certitude ; cependant, en utilisant des données françaises, nous avons pu établir que le
sens de la causalité semble aller de l’éducation vers l’obésité, puisque la force de l’association est
faiblement affectée quand on tient compte d’une moindre éducation pour ceux qui sont obèses aux jeunes
âges. La plupart des effets de l’éducation sur l’obésité sont directs. De petites composantes de l’effet total
de l’éducation sur l’obésité sont médiées par un meilleur statut socio-économique lié à des niveaux
d’éducation plus élevés, et par un meilleur niveau d’éducation des autres membres de la famille, associé au
niveau d’éducation propre à l’individu. Il est probable que l’effet positif de l’éducation sur l’obésité soit
déterminé par au moins trois facteurs : (a) un meilleur accès à l’information liée à la santé et une meilleure
capacité à utiliser une telle information ; (b) une perception plus claire des risques associés aux choix de
vie ; et, (c) un meilleur contrôle de soi et une cohérence des préférences dans le temps. Cependant, ce n’est
pas seulement le niveau absolu de l’éducation acquis par un individu qui importe, mais aussi comment un
tel niveau d’éducation se place par rapport à celui de l’entourage de l’individu. Plus le niveau d’éducation
relatif à son entourage est élevé, plus faible est la probabilité que l’individu soit obèse.
Mots-clés: éducation, obésité
JEL:
I12: Health, Education, and Welfare / Health / Health Behavior;
I21: Health, Education, and Welfare / Education and Research Institutions / Analysis of Education
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