Remédier aux coûts élevés des médicaments de spécialité
Le cancer grève de plus en plus les finances des systèmes de santé. Dans les pays de l’OCDE, les dépenses pharmaceutiques représentent en moyenne un cinquième des dépenses de santé ; mais si les dépenses en médicaments n’ont pas augmenté depuis 2008-09 (elles ont même diminué), la part des médicaments de spécialité onéreux - destinés à traiter les malades du cancer par exemple - s’est considérablement accrue, atteignant 37.3 % des dépenses pour médicaments prescrits aux États Unis en 2015.
On s’attend à une forte hausse des coûts des médicaments anticancéreux, mais elle ne s’accompagne pas toujours d’une hausse comparable des taux de guérison ou d’autres gains pour la santé des patients. D’ici 2020, les dépenses mondiales pour des traitements anticancéreux devraient atteindre 150 milliards USD ; 12 des 13 médicaments anticancéreux homologués en 2012 par la Food and Drug Administration américaine (FDA) coûtent déjà plus de 100 000 USD par an.
Ces tendances reflètent, pour partie, une intensification des efforts pour traiter et guérir le cancer dans les pays de l’OCDE, mais résultent aussi de stratégies commerciales des entreprises pharmaceutiques. La durée de traitement a augmenté avec les nouveaux médicaments anticancéreux, en partie du fait de leur capacité à prolonger la vie, de sorte que le coût moyen du traitement augmente aussi. Cela accroît les pressions exercées sur les budgets publics et alimente les discussions (parfois houleuses) entre responsables publics et sociétés pharmaceutiques. Certains spécialistes plaident par exemple pour que les laboratoires soient largement rémunérés pour leurs découvertes et lancements de nouveaux traitements, mais baissent ensuite leurs prix : en d’autres termes, payons pour l’innovation, pas pour la production.
Remédier aux coûts élevés des médicaments de spécialité https://doi.org/10.1787/9789264266438-4-en