Un monde plus violent ?

La fragilité est définie comme la conjonction entre une exposition à des risques et l’incapacité de l’État à gérer, absorber et atténuer ces risques, ou plus simplement à y faire face. La République centrafricaine (RCA) constitue l’exemple d’un État où l’omniprésence de la violence, notamment armée et sexuelle, a engendré un climat de fragilité, de vulnérabilité et de peur chez les civils. Le gouvernement peine à contenir cette violence, surtout hors de la capitale, où les forces étatiques sont intervenues dans à peine plus de 3 % des manifestations de conflit en 2015. Cette situation est d’ailleurs exacerbée par des groupes de milice locale et régionale concurrents.

La violence alimente la fragilité et frappe surtout les femmes, les filles et les jeunes en général. Il est vrai qu’elle n’est pas limitée aux États fragiles ou en situation de conflit. Les conflits ne sont pas non plus la première cause de mort violente : dans 9 cas sur 10, il s’agit d’homicides, qui touchent aussi bien des régions comme l’Amérique latine que les États-Unis. Cependant, alors que le taux d’homicides a reculé d’environ 5 % dans la plupart des régions entre 2002 et 2012, les morts dues à des conflits ont, elles, augmenté.

Point positif : le nombre de pays ayant enregistré des taux élevés de morts violentes diminue, même si le taux moyen de morts violentes augmente. États de fragilité 2016 donne les clés nécessaires pour cibler ces sources de violence extrêmes et remettre en question les idées reçues afin de pouvoir traiter correctement la violence dans toute sa complexité.