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Le plastique n’est plus fantastique

Écrit par : James Philp, Direction de la science, de la technologie et de l'innovation de l'OCDE
Dernière mise à jour : 6 avril 2019

Dustin Hoffman (à gauche) dans Le Lauréat, 1967

« Écoute bien, je ne te dirai qu’un mot, un seul : plastique ! » Ce vil conseil donné à Ben (interprété par Dustin Hoffman) dans le film de 1967 Le Lauréat présageait un immense succès.

Rares sont les matières aussi répandues que le plastique : quelque 300 millions de tonnes sont désormais produites chaque année. Les graves atteintes qu’il occasionne au milieu naturel lui ont toutefois fait perdre de son lustre. En effet, les plastiques sont pour la plupart non biodégradable et mettent des décennies, voire plus encore, à disparaître complètement. En 2018, l’étendue de la « grande zone d'ordures du Pacifique » a été estimée 16 fois plus vaste que précédemment, ce qui représente deux fois la superficie de la France. Dans les océans, les plastiques se décomposent en petites particules peuvent être ingérées et interférer avec la vie marine. Les conclusions d’une étude publiées en janvier 2019 révèlent que des microplastiques ont été décelés dans tous les mammifères marins de l’échantillon ; les incidences de cette situation sont en grande partie inconnues. Si rien ne change, les océans contiendront plus de déchets plastiques que de poissons en 2050.

Les débouchés potentiels des plastiques biodégradables sont légion : emballages, sacs pour fruits et légumes, capsules de café, sachets de thé, bâches agricoles, pour ne citer que quelques exemples. Bien qu’encore peu présents sur le marché, ils sont porteurs de valeur ajoutée au sein d’une économie circulaire puisqu’ils peuvent être envoyés dans des centres de compostage industriels et concourir à la production de biogaz.

Une startup finlandaise, Sulapac, propose un matériau d'emballage dont les caractéristiques rappellent celles du plastique, à la différence qu’il est entièrement biodégradable et qu’il ne produit aucun microplastique. Fabriqué à partir de bois certifié renouvelable et d’adhésifs naturels, il peut servir, par exemple, au conditionnement des produits cosmétiques. Ce matériau a également donné naissance à une paille biodégradable dans l'eau qui pourrait remplacer la traditionnelle paille en plastique à base de pétrole dont la consommation hebdomadaire se chiffre en milliards d’exemplaires. C’est peut-être là que réside l’avenir des futurs diplômés.

©L’Observateur de l’OCDE, mars 2019

Références

Nelms, S.E., Barnett, J., Brownlow, A., Davison, N. J., Deaville, R., Galloway, T. S., Lindeque, P. K., Santillo, D., et Godley, B. J. (2019), « Microplastics in marine mammals stranded around the British coast: ubiquitous but transitory? », Scientific Reports 9: https://doi.org/1075, doi.org/10.1038/s41598-018-37428-3

OCDE (2018), « Realising ther circular bioeconomy », OECD Science, Technology and Industry Policy Papers n° 60, Éditions OCDE, novembre 2018, https://www.oecd-ilibrary.org/fr/industry-and-services/realising-the-circular-bioeconomy_31bb2345-en.

www.oecdobserver.org/finland50oecd

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