Incertitudes climatiques
©OECD
Avec le réchauffement climatique, les épisodes météorologiques extrêmes sont presque devenus la norme un peu partout dans le monde. Si les perturbations qu’ils provoquent dans les transports peuvent offrir à certains des jours de congé bienvenus, les conditions extrêmes et la hausse du niveau des mers peuvent endommager nos infrastructures. La chaleur expose ces dernières à un risque d’incendie accru, orages et précipitations sont susceptibles de dégrader les actifs physiques, et la hausse du niveau des mers menace les zones de basse altitude. Il faut changer nos systèmes actuels. Le rapport Adapting Transport to Climate Change and Extreme Weather: Implications for Infrastructure Owners and Network Managers est une mine d’informations qui explique pourquoi, et comment y parvenir.
Depuis 1980, le préjudice causé par les épisodes météorologiques extrêmes n’a cessé d’augmenter. Les systèmes de transport en commun ne sont pas les seuls à pâtir du changement climatique. Les températures anormalement élevées provoquent une dilatation excessive des ponts, les vents violents retardent les avions, les inondations entraînent des coulées de boue et ravinent les routes et les voies ferrées. Selon une récente évaluation, les conditions météorologiques extrêmes ont fait supporter un coût de 2.5 milliards d’euros par an aux systèmes de transport en Europe entre 1998 et 2010. Cette estimation comprend les dégâts occasionnés, les réparations, l’entretien et les coûts d’exploitation des systèmes.
Les répercussions financières sont considérables, mais il est presque impossible d’analyser le rapport coût-bénéfices de l’adaptation des systèmes de transports, tant les incertitudes liées aux effets du changement climatique sont nombreuses. Nous devons, en revanche, mesurer des critères tels que la robustesse de nos systèmes afin de déterminer comment adapter nos infrastructures de transports au risque de conditions extrêmes. Il est possible de recourir à l’analyse par les options réelles, un outil d’évaluation qui nous aide à décider s’il est judicieux d’acquérir ou de moderniser des biens d’équipements, quand construire de nouveaux systèmes et comment moderniser les systèmes existants.
Faute de pouvoir prévoir avec précision l’évolution du climat après 2050, il est primordial de se préparer à cette période d’incertitude. Nous devons trouver des outils et des moyens nouveaux de réévaluer nos systèmes. Et surtout, il faut agir vite.
©L'Observateur de l'OCDE No 312 T4 2017
FIT (2016), Adapting Transport to Climate Change and Extreme Weather: Implications for Infrastructure Owners and Network Managers, Éditions OCDE, Paris, https://doi.org/ https://doi.org/10.1787/9789282108079-en