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  • Qu’est-ce qui confère aux donneurs la légitimité politique et juridique nécessaire pour élaborer les politiques d’aide et acheminer l’aide conformément aux bonnes pratiques en vigueur à l’échelon international? Comment ceux-ci assoient-ils cette légitimité et leur autorité en matière d’exécution? Trois conditions essentielles doivent être réunies : (i) l’existence d’un cadre juridique et/ou stratégique approprié ; (ii) la mobilisation du pouvoir politique pour traduire les engagements en actes, et (iii) le soutien de l’opinion publique à la cause du développement. Les pays membres du CAD mettent en place les fondements juridiques et politiques de la coopération pour le développement de multiples manières : par le biais de la législation, par des déclarations de principe et des stratégies formulées à un niveau élevé, par la nomination d’un « porte-drapeau » politique, par exemple d’un ministre chargé de la coopération pour le développement, par l’engagement actif des parlementaires dans ce domaine et, enfin, par des stratégies de communication et de sensibilisation efficaces pour rallier le soutien de l’opinion publique. Les nouveaux donneurs se rendent compte qu’ils doivent se pencher sur ces questions fondamentales de légitimité lorsqu’ils définissent leurs stratégies de coopération pour le développement.

  • La réussite de la lutte contre la pauvreté appelle l’adoption de politiques qui se renforcent mutuellement face à tout un éventail de questions d’ordre économique, social et environnemental. Les ministres des pays de l’OCDE ont réaffirmé ce principe en 2008 en souscrivant à la Déclaration sur la cohérence des politiques au service du développement. Dans une économie mondialisée, les événements survenant dans un pays peuvent avoir des répercussions bien au-delà de ses frontières ; or, méconnaître la dimension développement, c’est risquer de compromettre tôt ou tard la réalisation d’autres objectifs. Pour progresser sur la voie d’un développement durable et à large assise, les pays doivent mieux comprendre et mieux gérer l’économie politique de la mondialisation. La recherche de la cohérence des politiques constitue un aspect important de cet effort.

  • Les pays membres du CAD sont confrontés à divers problèmes d’organisation et se posent notamment les questions suivantes :

    – Dans quelle mesure le ministère des Affaires étrangères doit-il participer à la gestion de l’aide ?

    – Comment obtenir l’implication, au niveau politique, d’une personnalité d’un rang suffisamment élevé et tenue de rendre des comptes à la nation?

    – Comment gérer au mieux la répartition des attributions entre les diverses institutions ?

     – Comment gérer la représentation dans les pays partenaires et décentraliser les compétences ?

  • L’efficacité de la coopération pour le développement exige un personnel compétent et expérimenté ayant une bonne maîtrise de la problématique du développement, surtout sur le terrain. Pour qu’un organisme d’aide puisse fonctionner efficacement, il doit disposer d’un personnel local et expatrié qualifié et très motivé, et veiller à améliorer ses compétences. En ce qui concerne la gestion des ressources humaines, il est essentiel de conserver une masse critique de compétences dans le domaine de la coopération pour le développement, d’instaurer de bonnes conditions de travail, de favoriser la mobilité du personnel, de trouver le bon dosage de compétences, d’offrir des incitations adéquates au personnel et de définir le rôle et le statut du personnel local. Pour mettre l’accent sur l’efficacité de l’aide, il faut être en mesure de mieux appréhender le profil et les qualifications des agents dont on a besoin sur le terrain et d’accorder à la gestion des ressources humaines davantage d’importance que par le passé.

  • La répartition de l’aide est un défi constant pour les gestionnaires de l’aide. Sans perdre de vue les Objectifs du millénaire pour le développement, ceux-ci doivent respecter des critères rigoureux de répartition entre pays et secteurs ; obtenir et gérer l’accroissement de l’aide ; améliorer la prévisibilité de l’aide pour les partenaires ; équilibrer la répartition entre aide bilatérale et multilatérale ; réagir aux crises humanitaires ; et mettre en oeuvre le Programme d’action d’Accra. Les donneurs non membres du CAD apportent une contribution considérable aux efforts de développement de la communauté internationale. Ils forment un groupe hétérogène de pays possédant des liens historiques, des intérêts stratégiques et des avantages comparatifs variés susceptibles d’être mis à profit dans les pays en développement. Ils procurent un financement complémentaire et un savoir-faire précieux. Ces donneurs sont toutefois soumis à des contraintes pratiques non négligeables lorsqu’ils cherchent à répartir efficacement l’aide.

  • Les pays membres du CAD financent leurs programmes de coopération pour le développement par divers moyens : crédits budgétaires, fonds consentis par des instances infranationales ou des organisations de la société civile, et remises de dettes. Il importe donc que les responsables de l’acheminement de ces différentes formes d’aide bilatérale travaillent en étroite collaboration avec ceux qui notifient les dépenses liées au développement afin d’assurer que la totalité de l’APD bilatérale soit prise en compte. Par ailleurs, il y a un hiatus entre le caractère annuel des dotations qui financent une grande partie de l’aide bilatérale et l’optique à long terme dans laquelle s’inscrit la coopération pour le développement. Les pays membres du CAD doivent consolider leurs budgets d’aide et évoluer vers une planification à moyen terme de l’aide au développement. La prévisibilité des apports d’aide aux pays partenaires permet à ces derniers de planifier les investissements nécessaires pour atteindre les Objectifs du millénaire pour le développement.

  • Les institutions multilatérales sont un important canal d’acheminement de l’APD des pays membres du CAD. Pour de nombreux pays, et pour les petits donneurs en particulier, les organisations multilatérales offrent l’avantage de pouvoir mobiliser des volumes importants de ressources et d’élargir les objectifs en matière de développement. Elles contribuent également à la coordination des interventions des donneurs face aux problèmes de développement dans le monde. Pourtant, pour améliorer la cohérence du système global d’aide, il conviendrait de resserrer les liens stratégiques et opérationnels entre l’aide bilatérale et l’aide multilatérale. Quoique distincts des institutions multilatérales, les fonds mondiaux proposent néanmoins aux pays membres du CAD un autre moyen de s’attaquer aux défis du développement à l’échelle régionale ou mondiale. Ces fonds présentent un certain nombre d’avantages. Pour autant, les gestionnaires de l’aide doivent s’interroger sur leurs capacités à rendre des comptes et leur aptitude à adopter une démarche partenariale ainsi que sur les éventuels doublons avec des structures existantes.

  • Dans le cadre de la mise en oeuvre du programme d’action à l’appui de l’efficacité de l’aide, les pays membres du CAD doivent faire face à des défis de nature politique, institutionnelle et opérationnelle. L’application des principes de la Déclaration de Paris contraint souvent les donneurs à adapter les fondements législatifs et l’orientation profonde de leur politique et de leurs institutions de coopération pour le développement. En outre, il arrive que ces principes (tels que l’amélioration de la visibilité à court terme et le renforcement des relations politiques) soient en contradiction avec les objectifs politiques poursuivis, ce qui oblige les organismes donneurs à oeuvrer sans relâche pour gagner et conserver un soutien et une dynamique politiques, et pour communiquer efficacement avec les principales parties prenantes, notamment le grand public.

  • La réduction de la pauvreté, l’égalité homme-femme, la bonne gouvernance, la protection de l’environnement, le développement des capacités, le VIH/sida et les droits de l’homme sont des questions qui intéressent tous les secteurs. Les prendre en considération est indispensable pour rendre l’aide plus efficace et obtenir des résultats durables. Si la majorité des membres du CAD ont défini une ligne d’action dans ces domaines, seuls quelques-uns se sont dotés des ressources humaines et budgétaires et des pratiques de gestion nécessaires à sa mise en oeuvre. Or, il est crucial de franchir le pas entre l’adoption de politiques touchant les questions intersectorielles et leur mise en pratique.

  • Les gestionnaires de l’aide au développement doivent tenir le parlement, les pouvoirs publics et la société civile informés et montrer que les programmes de développement sont bien gérés et donnent des résultats. Il est essentiel que les décideurs connaissent l’impact de l’aide au développement afin d’affecter les ressources le plus efficacement possible pour faire reculer la pauvreté. Les données sur les retombées de l’aide au développement sont notamment obtenues par les moyens suivants : suivi et évaluation; gestion axée sur les résultats ; réalisation d’audits par les autorités nationales ; et prise en compte des avis, réactions et examens émanant d’organismes consultatifs. Les donneurs devront toutefois simplifier leurs procédures de suivi et d’évaluation pour les intégrer à d’autres systèmes, en particulier ceux des pays partenaires.

  • L’action humanitaire apporte un élément de sécurité propre à stabiliser les populations en temps de crise. Elle facilite les processus de réhabilitation après les crises et préserve les investissements antérieurs à l’appui du développement en ce qu’elle anticipe sur les crises et favorise la mise en place de dispositifs qui permettent de s’y préparer et d’en atténuer les effets. Au début d’une crise, c’est avant tout le besoin d’aide humanitaire qui déclenche l’action humanitaire. Toutefois, les catastrophes ne sont que rarement des phénomènes isolés ou imprévisibles. De nombreuses communautés vivent sous la menace constante d’un conflit ou d’une catastrophe naturelle. La vulnérabilité de ces populations exposées a incité les donneurs et les organismes d’exécution à réexaminer les procédures d’évaluation des besoins et de distribution de l’aide, ainsi que le rôle des organisations humanitaires dans la protection des civils. La vulnérabilité et le risque sont de fait devenus des moteurs de l’action humanitaire sur le long terme. De plus, le constat selon lequel les groupes marginalisés (notamment les femmes) sont moins vulnérables sur le long terme s’il leur est donné de participer aux processus de décisions en matière humanitaire a suscité un intérêt pour les démarches participatives dans l’ensemble du secteur humanitaire.

  • Afin de s’acquitter de la mission de suivi des efforts d’aide de ses membres découlant de son mandat, le Comité d’aide au développement (CAD) a chargé la Direction de la coopération pour le développement, instance de l’OCDE qui assure son Secrétariat, de recueillir des données sur les apports d’aide. Dans toute la mesure du possible, ces données couvrent les apports des donneurs bilatéraux non membres du CAD et ceux des donneurs multilatéraux. La banque de données ainsi constituée est la seule source d’informations fiables sur l’aide se prêtant à des comparaisons internationales.

  • Les objectifs de l’action humanitaire sont de sauver des vies, d’atténuer les souffrances et de préserver la dignité humaine pendant et après des crises provoquées par l’homme ou des catastrophes naturelles, ainsi que de prévenir de tels événements et d’améliorer la préparation à leur survenue.