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  • La reprise mondiale, de plus en plus autonome, s’appuie sur une base plus élargie. Les rythmes de la reprise diffèrent entre les économies avancées et émergentes, mais également au sein des plus avancés. Le chômage demeure élevé dans la plupart des pays de l’OCDE. L’inflation s’est fortement accrue et les anticipations se redressent également ; en revanche, l’inflation sous-jacente ne semble progresser que très lentement. La vigueur de la croissance de la demande intérieure, les chocs d’offre négatifs et les fortes entrées de capitaux dans les pays non membres de l’OCDE engendrent des tensions inflationnistes qui incitent à adopter des politiques restrictives, susceptibles de freiner cette reprise.

  • La reprise consécutive à la récession la plus profonde depuis des décennies est en train de s’étendre. La croissance mondiale est repartie après le léger ralentissement observé au milieu de l’année passée, et l’activité est tirée de plus en plus par le raffermissement de la demande finale privée. Cela étant, les progrès restent inégaux selon les économies. À court terme, les effets défavorables, sur le plan de l’offre, de la hausse des cours des matières premières, du séisme dont le Japon a été victime et de ses conséquences pèsent quelque peu sur l’activité et font monter l’inflation globale. Ces effets devraient se dissiper à partir du second semestre de l’année, à condition que les cours des matières premières se stabilisent et que les anticipations d’inflation ne perdent pas leur ancrage. Les conditions financières continuent de s’améliorer et la politique monétaire demeure expansionniste dans les économies de l’OCDE, mais de moins en moins dans les économies de marché émergentes, où la marge de capacités inutilisées a été en grande partie résorbée. La reprise devrait donc se raffermir, malgré un processus de plus en plus généralisé d’assainissement des finances publiques. La croissance de la production mondiale devrait approcher 4¼ pour cent cette année et 4½ pour cent en 2012 (tableau 1.1). Dans ces conditions, la situation du marché du travail devrait continuer de s’améliorer lentement, même si, avec un taux de 7 % fin 2012, le chômage sera encore largement supérieur à son niveau d’avant la crise. L’inflation sous-jacente devrait augmenter lentement à mesure que la sous-utilisation des capacités diminuera, pour atteindre environ 1¾ pour cent à la fin de 2012. En dehors de la zone OCDE, la demande intérieure semble devoir rester vigoureuse, d’où la nécessité de prendre de nouvelles mesures pour tempérer les tensions inflationnistes.

  • Á court terme, on prévoit un raffermissement de la reprise, mais certains s’inquiètent de l’héritage de la crise à plus longue échéance, notamment de l’apparition de déséquilibres budgétaires non viables et de l’éventualité d’un affaiblissement des perspectives de croissance. Basé sur un exercice technique, ce document présente l’évolution macroéconomique prévisible des pays de l’OCDE jusqu’au milieu de la prochaine décennie, les défis à relever et les risques qui y sont liés. Selon les projections qui figurent aux chapitres 1 et 2, on s’attend à ce que presque tous les pays de l’OCDE améliorent leur solde budgétaire au cours de cette année et de la prochaine. Dans beaucoup d’entre eux, toutefois, la situation des finances publiques restera trop précaire pour permettre une stabilisation de la dette des administrations, tandis que dans d’autres, la dette est stable mais demeure trop élevée. On se demande dans ce chapitre si la crise pourrait freiner durablement le taux de croissance de la production, en particulier du fait de l’existence de lourds déséquilibres budgétaires ou de la persistance de fragilités financières, au point d’aboutir à une période de stagnation prolongée. On pourrait aussi se trouver confronté au risque de la « stagflation » – c’est-à-dire d’une conjonction de la stagnation et de l’inflation – qui résulterait de la poursuite de la hausse des prix du pétrole et d’autres produits de base. Ces aléas sont analysés au regard des épisodes antérieurs de stagnation et on envisage leurs conséquences pour la politique économique.

  • Près de deux ans après que l’activité ait renoué avec la croissance au sortir de la pire récession qui ait frappé les pays de l’OCDE depuis les années 1930, la situation du marché du travail reste une préoccupation majeure. À la fin de 2010, le taux de chômage moyen pour la zone de l’OCDE était encore proche de son pic historique, atteint durant la crise. Dans 12 pays de l’OCDE, il est resté deux points de pourcentage, voire plus, au-dessus de son niveau d’avant la crise, et même là où la montée du chômage a été moins marquée, la reprise a été généralement trop faible jusqu’à présent pour permettre un recul significatif du chômage (graphique 5.1). L’une des grandes préoccupations, dans les pays les plus gravement touchés, est que la persistance d’un haut niveau de chômage – associée à une augmentation de la proportion de chômeurs confrontés à de longues périodes de non-emploi – se traduira, à terme, par une dégradation généralisée du capital humain, ainsi que des phénomènes de découragement et de retrait du marché du travail...

  • L’intégration financière mondiale favorise en principe la croissance à long terme grâce à une meilleure allocation internationale de l’épargne et de l’investissement. Mais elle peut aussi compliquer la gestion macroéconomique, comme plusieurs pays émergents en font actuellement l’expérience, en raison de la transmission internationale plus rapide des chocs ainsi que des risques accrus de surchauffe, de cycles de flambée suivie d’un effondrement du crédit et des prix des actifs, et d’inversions brutales des entrées de capitaux.

  • Les progrès de la science sont souvent considérés comme l’expansion continue d’un univers de faits et de théories que nous acceptons. Or, comme la démontré Kuhn (1962), les périodes de continuité sont de temps à autre interrompues par la découverte d’anomalies, qui conduisent à un nouveau paradigme, c’està- dire à une nouvelle façon de percevoir et d’analyser une question donnée. Même si cette « triste » science qu’est l’économie n’est jamais parvenue à un accord universel sur un paradigme unique, il est néanmoins possible de mettre en évidence une succession de paradigmes dans l’histoire de la politique économique. Chaque paradigme définit « non seulement les objectifs de la politique économique et les instruments qui peuvent être utilisés pour les atteindre, mais aussi la nature même des problèmes auxquels ils sont censés remédier » (Hall, 1993, p. 279).

  • Cette annexe contient des données sur des agrégats économiques clés, met en perspective les évolutions économiques récentes dans la zone de l’OCDE telles qu’elles sont décrites dans le corps de ce rapport. Les chiffres pour 2010 à 2012 sont des estimations et des prévisions de l’OCDE. Les données présentées dans certains tableaux ont été corrigées conformément aux concepts et définitions établis au plan international, afin de faciliter les comparaisons entre pays et d’assurer une cohérence avec les données rétrospectives figurant dans d’autres publications de l’OCDE. Les agrégats régionaux sont fondés sur les poids qui changent chaque année, avec les poids dépendant de l’agrégat considéré. Pour plus de détails voir aussi Perspectives économiques de l'OCDE : Sources et méthodes.