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  • Cette Étude est publiée sous la responsabilité du Comité d’examen des situations économiques et des problèmes de développement (EDR), qui est chargé de l’examen de la situation des pays.La situation économique et les politiques du Royaume-Uni ont été évaluées par le Comité le 11 décembre 2012. Le projet de rapport a ensuite été révisé à la lumière de la discussion et finalement approuvé par le Comité plénier le 21 décembre 2012.Le projet de rapport du Secrétariat a été établi pour le Comité par Christophe André, Dawn Holland, Jon Pareliussen et Clara Garcia avec des contributions de Simon Kirby, Giulia Giupponi, et Nicola Brandt, sous la direction de Piritta Sorsa. Aurélie Delannoy, Iana Liadze, Katerina Lizenkova, Ali Orazgani, Pavel Paluchowski et Anna Rosso ont apportées une aide à la recherche.L’Étude précédente du Royaume-Uni a été publiée en mars 2011.

  • Sortir de la récession, améliorer le potentiel de croissance à long terme et réduire les inégalités sont des enjeux clés de la politique économique au Royaume-Uni. Les effets persistants de la crise financière mondiale, l’impact restrictif du nécessaire assainissement des finances publiques et les vents contraires liés à la crise de la dette souveraine dans la zone euro risquent de prolonger et d’aggraver le fléchissement de l’activité économique, ainsi que d’amputer le potentiel de croissance à long terme. La politique monétaire et l’action des stabilisateurs automatiques doivent soutenir l’économie à court terme. Des réformes structurelles, incluant celles actuellement mises en œuvre par le gouvernement, sont cruciales pour renforcer la croissance et réduire les inégalités.

  • Le ralentissement économique mondial et l’incertitude relative aux perspectives de la zone euro, conjugués à une nécessaire rigueur budgétaire et au désendettement du secteur privé, font souffler de forts vents contraires sur l’économie britannique. La production est peu ou prou stationnaire depuis deux ans et demeure inférieure de plus 3 % au pic qu’elle avait atteint au premier trimestre de 2008 (, partie A). La consommation privée est bridée par la diminution du revenu disponible réel, le désendettement, la constitution d’une épargne de précaution et la rigueur des conditions de crédit. L’investissement privé souffre de l’atonie de la demande de biens et services, d’un climat de forte incertitude et de conditions financières restrictives. Le commerce extérieur a étayé la croissance en 2011, les exportations ayant bénéficié de la dépréciation de la livre sterling et dépassé leur point haut d’avant la crise, mais la croissance du solde extérieur est devenue négative en 2012, sur fond de chute de l’économie au niveau mondial.

  • L’emploi a augmenté plus et le chômage s’est aggravé moins qu’on ne l’escomptait, eu égard à la trajectoire de la production. Néanmoins, le chômage de longue durée et le chômage des jeunes ainsi que le travail à temps partiel involontaire sont élevés. La polarisation du marché du travail risque d’accentuer les inégalités de revenu, qui sont très marquées par rapport aux autres pays de l’OCDE, malgré une atténuation récente et probablement temporaire. Le système de protection sociale du Royaume-Uni constitue un filet de sécurité essentiel, qui doit favoriser l’emploi tout en protégeant les plus vulnérables. Le système réformé de protection sociale (Universal Credit) et le programme d’emplois pour les travailleurs défavorisés (Work Programme) renforceront généralement les incitations à travailler et faciliteront le retour à l’emploi, mais des améliorations sont nécessaires. L’insuffisance des qualifications bride l’emploi et creuse les inégalités, de faibles niveaux d’instruction pénalisant les enfants issus de milieux socio-économiques défavorisés. Il est indispensable de développer la formation professionnelle et la coopération avec les employeurs. Le passage de l’école à l’emploi est parfois difficile, d’où la nécessité de prêter une plus grande attention à l’intégration des diplômés de l’université sur le marché du travail.

  • En termes de productivité, le Royaume-Uni reste en retrait par rapport aux économies les plus performantes de l’OCDE, en dépit d’un rattrapage appréciable pendant la décennie qui a précédé la crise économique et financière mondiale et d’un environnement porteur pour les entreprises. La crise a eu un impact sur le niveau et la croissance de la productivité, en raison de facteurs cycliques, comme la rétention de main d’œuvre pendant la récente période de ralentissement, de facteurs persistants liés à la crise financière, de la superposition de facteurs structurels à l’œuvre de longue date, comme des inefficiences au niveau de la planification, de l’innovation, de l’infrastructure et du secteur public, et de médiocres résultats à l’exportation. Un Plan pour la croissance a été établi par le gouvernement pour rehausser le potentiel de l’économie et la rééquilibrer au profit de l’exportation et de l’investissement. Pour soutenir l’investissement en infrastructure, il faudrait lever certaines des restrictions liées à l’aménagement du territoire et remédier au manque de financement. La faiblesse de la productivité du secteur public pourrait être corrigée grâce à un meilleur management et en ajoutant une dose de flexibilité régionale au barème des salaires de la fonction publique. Pour relever l’intensité de R-D, faible par rapport à d’autres pays de l’OCDE, il faudrait un système fiscal qui favorise davantage l’innovation. En ce qui concerne les technologies vertes, l’innovation et le développement devraient être confortés par une tarification du carbone plus uniforme et par de meilleures politiques d’innovation, ce qui serait doublement bénéfique, puisque cela profiterait à la fois à l’environnement et à la croissance. D’autres débouchés aussi mériteront d’être mieux exploités. L’enseignement supérieur, l’un des premiers postes d’exportation du Royaume-Uni, renferme un fort potentiel de croissance qu’il faudrait se garder de pénaliser par de trop fortes restrictions sur les visas étudiants. La demande en provenance des marchés émergents devrait s’accroître, en particulier pour les services financiers et les services aux entreprises, pour lesquels le Royaume-Uni jouit d’un avantage comparatif.