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  • Le nombre de migrants internationaux a doublé ces 25 dernières années, atteignant plus de 240 millions de personnes. Cette mobilité croissante signifie qu’à l’avenir, la circulation des personnes à travers le monde deviendra plus complexe encore et posera de nouveaux défis aux responsables des politiques. L’inclusion des migrations dans le Programme de développement durable à l’horizon 2030 confirme et renforce l’importance de la relation entre les migrations et le développement. En intégrant les migrations, y compris les déplacements forcés de populations, dans les Objectifs de développement durable (ODD), les chefs d’État et de gouvernement ont pris acte que les migrations doivent œuvrer au développement et que le développement doit œuvrer aux migrations, sans négliger qu’il puisse y avoir des impacts négatifs.

  • La communauté internationale reconnaît de plus en plus la contribution positive que les migrants peuvent apporter au développement, tant dans les pays d’origine que de destination. La question à laquelle il convient maintenant de répondre est la suivante : « Quelles politiques permettront de concrétiser ce potentiel et de minimiser tout impact négatif ? »

  • La contribution positive des migrations au développement est de plus en plus reconnue, et des politiques ciblées sont conçues pour maximiser leurs bénéfices aussi bien dans les pays d’origine que de destination. Mais l’on comprend moins clairement : (1) comment les migrations influent sur divers secteurs clés pour le développement tels que le marché de l’emploi, l’agriculture, l’éducation, l’investissement et les services financiers, et la protection sociale et la santé ; (2) comment les différentes politiques sectorielles peuvent renforcer ou affaiblir l’impact des migrations sur le développement. Le projet Interactions entre politiques publiques, migrations et développement (IPPMD), mené dans dix pays en développement entre 2013 et 2017, analyse ces liens en s’appuyant sur une analyse quantitative et qualitative. Ce chapitre, qui donne une vue d’ensemble des conclusions de l’étude, explique de quelles façons les migrations (émigration, transferts de fonds, migrations de retour et immigration) peuvent stimuler le développement, et quelles politiques sectorielles le permettent. Il conclut sur la nécessité d’adopter une approche pangouvernementale dans laquelle les migrations font partie intégrante des stratégies de développement des pays, tout en faisant l’objet d’une approche cohérente aux niveaux bilatéral et régional.

  • Le projet IPPMD avait pour objectif de fournir aux responsables de l’action publique des preuves empiriques de la contribution positive que les migrations apportent au développement et de la façon dont les politiques peuvent être utilisées pour renforcer ces effets. Pour ce faire, des cadres conceptuel et méthodologique sans équivalents ont été conçus afin d’aller au-delà de l’impact des politiques migratoires et d’analyser les liens à double sens existant entre plusieurs secteurs clés et quatre dimensions migratoires (émigration, transferts de fonds, migrations de retour et immigration). Ce chapitre donne une vue d’ensemble de ces cadres conceptuel et méthodologique et présente l’approche analytique.