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  • On procède souvent à des comparaisons internationales des performances économiques nationales, qui mettent en évidence les pays dont les politiques nationales favorisent le plus la croissance et le développement. Cependant, les moyennes nationales peuvent masquer de grandes disparités régionales de la situation et des performances économiques. C’est pourquoi le Panorama des régions de l’OCDE présente une série d’indicateurs régionaux, essentiellement sous forme de graphiques et de cartes, afin de déterminer quelles sont les régions qui ont des performances meilleures que la moyenne nationale ou celle de l’OCDE et celles qui au contraire ont de moins bonnes performances. Les modèles de développement peuvent être très différents en zone urbaine et en zone rurale par exemple, et certaines régions peuvent rester en arrière même lorsque la performance économique nationale est bonne.

  • La population des pays membres de l’OCDE n’est pas répartie également entre les régions. En 2003, 40 % environ de la population de la zone OCDE occupaient 10 % seulement des régions (graphique 1.1). La concentration de la population est la plus forte en Australie et au Canada, où 10 % des régions rassemblent 64 % et 61 % respectivement des habitants du pays. Viennent ensuite l’Islande (50 %), les États-Unis (49 %) et le Mexique (47 %) où la moitié environ de la population vit dans 10 % des régions. En revanche, la répartition est plus équilibrée en République slovaque (12 %), en République tchèque (17 %) et en Belgique (17 %) et au Danemark (18 %).

  • Ces 30 dernières années, le nombre des personnes de 65 ans et plus a fortement augmenté dans tous les pays de l’OCDE. En 2003, leur part dans la population totale des pays de l’OCDE s’établissait à 14 % (graphique 2.1).

  • À l’intérieur des pays, le produit intérieur brut

    (PIB) n’est pas réparti de façon égale entre les

    régions. Ainsi, en 2003, dans les pays de l’OCDE,

    38 % du PIB total étaient produits dans seulement

    10 % des régions (graphique 3.1).
  • Entre 1998 et 2003, le produit intérieur brut (PIB) des pays de l’OCDE s’est accru en moyenne de 3.1 % par an en termes réels (graphique 4.1). Les écarts entre pays ont atteint 7.5 points de pourcentage : 1 % au Japon et 8.5 % en Irlande. Bien que sensibles, ces écarts sont assez modestes comparés à ceux enregistrés entre les régions d’un même pays.

  • Les activités économiques sont inégalement réparties dans les pays de l’OCDE. Selon l’indice de concentration géographique, le secteur qui présentait en moyenne la plus forte concentration géographique de l’emploi dans tous les pays de l’OCDE en 2003 (graphique 5.1) était l’intermédiation financière (45), suivi des secteurs immobilier, location et services aux entreprises (43) et transports, entreposage et communications (37). À l’autre extrême, les secteurs qui en moyenne sur l’ensemble des pays de l’OCDE présentaient la plus faible concentration étaient l’agriculture, la chasse, la sylviculture et la pêche (20) et la construction (31).

  • La croissance de l’emploi varie sensiblement selon les pays de l’OCDE. Sur la période 1998-2003, l’écart international des taux moyens de croissance a atteint environ 6.2 points de pourcentage, les taux variant de –2.2 % en Pologne à 4 % en Espagne (graphique 6.1).

  • Les statistiques des brevets sont un indicateur des résultats de l’activité d’innovation et sont révélatrices des performances inventives des pays, des régions et des entreprises. La répartition géographique des brevets indique donc le degré de diffusion des technologies et des connaissances dans les régions.

  • Le PIB par habitant varie sensiblement selon les pays de l’OCDE (graphique 8.1). En 2003, le PIB par habitant du Luxembourg (53 390 USD) était plus de deux fois supérieur à celui de l’ensemble de l’OCDE (24 824 USD) et plus de sept fois plus élevé que celui de la Turquie (6 910 USD).

  • La productivité du travail, qui est l’un des principaux indicateurs des performances économiques, varie beaucoup d’un pays à l’autre. En 2003, c’est le Luxembourg qui a affiché le PIB par travailleur le plus élevé (aux PPA en prix constants de 2000), supérieur d’environ 47 % à la moyenne de l’OCDE. Le taux le plus bas en 2003 était celui de la Turquie, qui était inférieur d’environ 39 % à la moyenne de l’OCDE (graphique 9.1).

  • La spécialisation régionale varie beaucoup selon les pays de l’OCDE. Elle est couramment mesurée par l’indice de Balassa-Hoover : le rapport entre le poids d’une branche d’activité dans une région et son poids dans l’ensemble du pays. On dit qu’une région est spécialisée dans une branche d’activité lorsque l’indice est supérieur à 1 et qu’elle ne l’est pas lorsque l’indice est inférieur à 1. Le degré de spécialisation d’une région peut donc se mesurer comme la moyenne pondérée de ses degrés de spécialisation dans les différentes branches d’activité. Plus cette valeur est élevée, plus la région est spécialisée. En 2003, les différences internationales de spécialisation régionale – degré moyen de spécialisation pour l’ensemble des régions d’un pays donné – s’échelonnaient entre 0.21 au Danemark et 0.62 en Corée (graphique 10.1).

  • Dans l’économie d’aujourd’hui basée sur le savoir, les perspectives de croissance d’une région dépendent en grande partie de sa capacité à générer des innovations et à les exploiter. Cette capacité dépend, entre autres, du niveau de qualification de la population active régionale. La proportion de la population adulte ayant accompli des études supérieures est couramment utilisée comme variable indicative du niveau de qualification présent dans une région. Elle englobe les études de niveau universitaire courtes, moyennes et longues (chercheurs de haut niveau). Le graphique 11.1 fait apparaître de grandes disparités des niveaux d’études supérieures entre les pays de l’OCDE. En 2001, c’est au Canada (42 %) et aux États-Unis (37 %) que la proportion de la population adulte ayant accompli des études supérieures était la plus élevée. En Italie, au Portugal et en Turquie, au contraire, elle était inférieure à 11 % .

  • Le taux de chômage varie sensiblement selon les pays de l’OCDE. En 2003, un écart de 17 points de pourcentage séparait le plus faible taux de chômage (2.5 % au Mexique) du plus fort (19.6 % en Pologne) (graphique 12.1).

  • Les taux d’activité varient considérablement d’un pays de l’OCDE à l’autre. En 2003, les disparités entre pays atteignaient 36 points, avec des taux compris entre 51 % en Turquie et 87 % en Islande (graphique 13.1).

  • Les performances économiques varient considérablement d’une région de l’OCDE à l’autre. Mais pourquoi certaines régions sont-elles plus compétitives que d’autres? L’analyse comparative régionale permet d’identifier les facteurs de réussite de certaines régions et de détecter l’existence de ressources inexploitées dans d’autres. L’analyse comparative régionale consiste à comparer le taux de croissance d’une région à celui de toutes les autres régions de l’OCDE. Les régions qui réussissent croîtront plus vite que les autres régions de l’OCDE et verront leur part de PIB dans le total de l’OCDE augmenter. Au contraire, la croissance du PIB sera plus lente dans les régions moins compétitives, de sorte que leur part dans le PIB total de l’OCDE diminuera.

  • La performance économique d’une région peut se mesurer par la différence entre son taux de croissance et celui de l’ensemble des régions de l’OCDE. Les régions compétitives croîtront plus vite que les autres et augmenteront leur part dans le PIB global de l’OCDE. Au contraire, dans les régions moins compétitives, la croissance du PIB sera plus lente, de sorte que leur part du PIB dans le total de l’OCDE diminuera.

  • Les performances régionales résultent à la fois de facteurs nationaux – comme les politiques nationales et le cycle conjoncturel – et de facteurs régionaux – comme l’évolution démographique et les politiques régionales. Si toutes les régions d’un pays croissent plus rapidement que celles des autres pays de l’OCDE, on peut attribuer cela à des facteurs nationaux. Au contraire, si une région croît plus rapidement que toutes les autres régions de l’OCDE, y compris celles du même pays, on peut imputer cela à une bonne performance de la région elle-même (facteurs régionaux).

  • Sur la période 1998-2003, un tiers environ des régions de l’OCDE – 34 %, soit 101 régions – ont vu augmenter leur part dans le PIB total de l’OCDE pour des raisons spécifiquement régionales. Cette augmentation a été due à un accroissement relatif de la population dans 37 % de ces régions, à un accroissement relatif du PIB par habitant dans 22 % et à un accroissement relatif de ces deux composantes dans les 41 % restants. L’augmentation relative de la population a été la principale source de croissance rapide dans plusieurs des 20 régions de tête (graphique 17.1). C’est le cas de la région capitale (Corée), de Quintana Roo et Baja California Sur (Mexique), du Nevada (États-Unis), des Canaries, des Baléares et de Madrid (Espagne), où l’accroissement démographique (relatif) a été suffisamment important pour compenser la diminution (relative) du PIB par habitant. Malgré leur recul démographique, certaines régions de tête doivent leur réussite entièrement à une croissance plus rapide du PIB par habitant, c’est le cas particulièrement de la région de Chungcheong (Corée), du Wyoming (États-Unis), du Kosep-Magyarorszag (Hongrie), du Territoire du Nord (Australie) et de Madère (Portugal).

  • La forte croissance du PIB par habitant observée sur la période 1998-2003 reflète une augmentation relative du PIB par travailleur dans une grande majorité des régions de l’OCDE (77 %).

  • La rapidité de la croissance du PIB par habitant constatée sur la période 1998-2003 a été due à une forte augmentation de la productivité dans 77 % des régions. Dans les 23 % restants, l’accélération relative du PIB par habitant a été due à une augmentation relative de l’une ou plusieurs des variables suivantes : taux d’emploi, taux d’activité et population d’âge actif.

  • Le bien-être des habitants d’une région dépend notamment de la possibilité d’accéder à des ressources et des services que l’on ne trouve souvent que dans les grands centres. La possibilité d’accéder rapidement à des ressources et des services dans une région se mesure par le temps nécessaire pour rallier l’agglomération la plus proche.

  • Un niveau élevé d’instruction de la population active est un facteur majeur de compétitivité régionale. Le taux d’inscriptions est une mesure couramment utilisée du niveau de participation à l’enseignement supérieur.

  • Le taux de participation au vote donne une indication du degré de confiance des citoyens dans l’État et de leur engagement dans la vie politique. La graphique 22.1 montre la fourchette des variations régionales des taux de participation au vote dans les pays de l’OCDE au derniers scrutins nationaux. En Australie, où le vote est obligatoire, c’est la région de Tasmanie qui enregistre le taux le plus élevé de l’OCDE (96 %). La Belgique, l’Autriche, l’Italie et la Turquie affichent aussi des taux de participation très élevés dans certaines de leurs régions. Parmi ces pays, c’est la Belgique qui affiche la plus faible variation régionale (87-93 %).

  • La sécurité est un élément important de l’attractivité des régions. L’absence de normes internationales pour les statistiques de la criminalité rend les comparaisons internationales difficiles. En effet, ces statistiques dépendent de la façon dont la législation nationale définit la criminalité et la délinquance et des critères statistiques retenus pour comptabiliser les actes de délinquance. De plus, la propension de la population à porter plainte varie beaucoup, non seulement d’un pays à l’autre, mais aussi d’une région à l’autre à l’intérieur d’un même pays.

  • Le nombre de meurtres par habitant est un indicateur du degré de sécurité d’une région. Contrairement à d’autres indicateurs de la sécurité comme le nombre de délits déclarés contre les biens, le nombre de meurtres déclarés n’est pas fonction de la propension du public à porter plainte. Il se prête donc mieux aux comparaisons internationales.

  • Dans beaucoup de pays de l’OCDE, la propriété du logement est un facteur important de bien-être. Elle protège les propriétaires contre la hausse des loyers et assure aux familles un abri stable et sûr. En outre, la valeur du bien représente un élément majeur du patrimoine des ménages. Les différences de taux de propriété du logement selon les pays de l’OCDE dépendent en grande partie de facteurs tels que les aides au logement locatif, l’existence de logements sociaux de qualité et la déductibilité du revenu imposable des intérêts des prêts.

  • Les véhicules à moteur émettent constamment des millions de tonnes de polluants dans l’air. Dans de nombreuses zones urbaines, ils sont le plus gros contributeur à l’ozone troposphérique, composante majeure du smog. La réduction du trafic motorisé est par conséquent un objectif de l’action publique dans beaucoup de pays de l’OCDE. Le nombre de véhicules particuliers par habitant est l’indicateur le plus couramment utilisé pour définir des objectifs d’intégration des critères environnementaux dans les politiques de transport. Le graphique 26.1 indique la variation autour de la moyenne nationale du nombre de véhicules particuliers pour 100 habitants. Les plus fortes variations régionales se rencontrent au Canada (de 32 à 78 voitures pour 100 habitants), aux États-Unis (de 20 à 64), en Grèce (de 20 à 52), et au Japon (de 29 à 59). À l’autre bout de l’échelle, les plus faibles variations régionales du nombre de véhicules par habitant se rencontrent en Irlande, en Islande, aux Pays-Bas et en Belgique.

  • La production de déchets a un impact économique, parce que l’évacuation des déchets représente un coût important pour les services locaux. Elle a aussi un impact environnemental, parce que les déchets sont généralement enfouis ou incinérés, ce qui entraîne souvent une pollution des nappes phréatiques, une mauvaise qualité de l’air et d’autres dégradations de l’environnement. Les déchets ont aussi un impact social, s’agissant de l’implantation des installations d’élimination des déchets : problèmes d’odeurs, de circulation de poids lourds et de risques potentiels pour la santé. Certaines données montrent que les collectivités pauvres et minoritaires abritent plus que leur part d’installations d’élimination.

  • Le taux de mortalité ajusté selon l’âge est un indicateur de base de l’état de santé de la population. Au niveau national, c’est le taux de mortalité que l’on observerait dans un pays si le profil d’âge de sa population était identique à la moyenne de l’OCDE. Autrement dit, une valeur supérieure à la moyenne de l’OCDE indique que, compte tenu des différences d’âge, le taux de mortalité du pays est supérieur à la moyenne de l’OCDE.

  • La mortalité prématurée, mesurée en termes d’années potentielles de vie perdue (APVP) est souvent utilisée comme mesure des décès évitables. Elle met l’accent sur la mortalité parmi les groupes les plus jeunes de la population, en particulier sur la mortalité infantile et les décès dus aux maladies et accidents dont sont victimes les enfants et les jeunes adultes. Les avancées de la technologie médicale ainsi que la prévention et le contrôle peuvent réduire ces décès. Les principales causes de décès prématurés dans les pays développés sont souvent externes ou liées à une prise individuelle de risques (accidents, tabagisme, alcool, consommation de drogues) mais aussi à certaines maladies comme le cancer.

  • Le cancer est la deuxième cause de mortalité dans la plupart des pays de l’OCDE, après les pathologies cardio-vasculaires. Le taux d’incidence du cancer peut donc être utilisé comme mesure partielle des différences entre les régions en termes de besoins de soins. La progression régulière de la proportion de personnes âgées s’accompagne d’un nombre croissant de cas nouveaux de cancer. Cette augmentation sera d’autant plus forte que persisteront les comportements individuels à risque, tels que la consommation de tabac, d’alcool ou une mauvaise alimentation.

  • La densité de médecins est un indicateur fréquemment utilisé pour appréhender l’offre de soins. Un nombre adéquat de médecins en activité, qualifiés et répartis en fonction des besoins, permet d’assurer des services médicaux sûrs et de qualité. Il est cependant difficile de déterminer quel serait le nombre minimum de médecins nécessaires pour garantir une offre suffisante. En effet, les effectifs de médecins en activité mais aussi leur temps de travail et la présence d’autres professionnels de santé substituables ou complémentaires (comme les infirmiers par exemple) déterminent le niveau réel de l’offre. Or, la densité de médecins est rarement exprimée en équivalents temps plein. Par ailleurs, l’indicateur de densité ne rend pas compte de l’exercice réel des médecins ni des spécificités régionales. La part de l’activité en ville et à l’hôpital peut varier selon les régions, pouvant entraîner un risque de double comptage, selon le mode de collecte des données (par exemple par les syndicats professionnels). Cet indicateur ne tient pas non plus compte de l’existence d’offre de soins transfrontalière.

  • Les infirmiers interviennent à différents niveaux de l’offre de soins, dans les soins de premier recours comme dans les soins hospitaliers. Ils forment la catégorie la plus importante de fournisseurs de soins dans presque tous les pays de l’OCDE.

  • Le nombre de lits d’hôpital est généralement retenu comme une mesure des ressources disponibles pour les services de soins hospitaliers. Cet indicateur n’est cependant pas une mesure de la capacité totale des hôpitaux puisqu’il ne tient pas compte de l’activité et des soins dispensés à des patients non hospitalisés (consultations externes, soins de jour, chirurgie ambulatoire). Il n’est non plus une mesure de l’accessibilité physique aux soins dispensés dans les hôpitaux. En fait, même dans une région qui compte un grand nombre de lits d’hôpital l’accessibilité peut être faible si l’hôpital est situé loin de la population.

  • Le nombre de scanners ou tomodensitomètres (TDM) et le nombre d’unités d’imagerie par résonance magnétique (IRM) permettent de mesurer la diffusion des technologies médicales modernes et plus spécifiquement des technologies de diagnostic reposant sur l’imagerie médicale. Ces deux technologies sont utilisées pour diagnostiquer de nombreuses pathologies.

  • Le tabac est considéré comme la deuxième  cause de décès dans le monde par l’Organisation  mondiale de la santé (OMS). Il est un facteur  aggravant avéré pour les maladies du système  circulatoire et plusieurs types de cancers, deux des  principales causes de mortalité prématurée. Il  contribue entre autres beaucoup à l’apparition de  maladies respiratoires et demeure le plus gros  risque pour la santé évitable dans les pays de l’OCDE.

  • L’obésité est un facteur de risque connu pour plusieurs maladies telles que le diabète, l’hypertension, les maladies cardiovasculaires, les troubles respiratoires et les maladies musculo-squelettiques. Les problèmes d’obésité ont considérablement augmenté durant les deux dernières décennies et ont accru les dépenses de santé. Les personnes adultes dont l’indice de masse corporelle (IMC) dépasse 30 sont définies comme obèses. Toutefois, certains groupes ethniques peuvent avoir des niveaux de risque équivalents pour un IMC inférieur ou supérieur à ce seuil. La nature de la collecte de données diffère d’un pays à l’autre. Les résultats peuvent être assez éloignés selon que l’obésité est autodéclarée (ex : Australie, États-Unis) ou qu’elle est mesurée (voir Sources et Méthodologie).