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  • Les ministres de la Santé des pays de l’OCDE se sont réunis à Paris les 7 et 8 octobre 2010 pour réfléchir aux progrès remarquables qui ont été accomplis dans le domaine de la santé des populations de leurs pays et qui résultent dans une mesure non négligeable des améliorations apportées aux systèmes de santé. Mais ils se sont aussi interrogés sur la route semée d’embûches qui les attend dans les années à venir. Les pays doivent optimiser les investissements importants et croissants qu’ils réalisent dans le secteur des soins de santé, tâche qui est aujourd’hui d’autant plus délicate – et urgente – que nombre de pays doivent faire face à une situation budgétaire difficile au lendemain de la crise économique.

  • Durant les décennies écoulées, la santé de la population des pays de l’OCDE a marqué des progrès spectaculaires. Entre 1960 et 2008, l’espérance de vie à la naissance s’est allongée de dix années en moyenne. L’espérance de vie à 65 ans est aujourd’hui de 20 ans pour les femmes et de 17 ans pour les hommes. Si des inégalités socioéconomiques persistent en ce qui concerne l’état de santé et l’accès aux soins, la diminution de la mortalité infantile et l’amélioration de la santé des populations se poursuivent à un rythme régulier. Ces résultats peuvent être en partie attribués à l’élévation des niveaux de revenu et d’instruction. Mais ils tiennent aussi pour beaucoup à l’amélioration des soins de santé eux-mêmes – évolutions technologiques et traitements basés sur la médecine fondée sur les preuves.

  • Ce chapitre présente d’abord les tendances enregistrées durant la période écoulée – en particulier depuis une quinzaine d’années – par les dépenses de santé et leurs composantes. Sont ensuite évoqués les principaux facteurs d'augmentation des dépenses de santé, et les pressions à la hausse dans le futur. Après une évaluation rapide des conditions macroéconomiques auxquelles sont confrontés les pays de l'OCDE, compte tenu des dernières projections relatives à leur situation financière, le chapitre se termine par un examen de travaux empiriques récents sur le degré d'inefficience des systèmes, laissant entendre qu’il est possible de prendre en compte les impératifs de viabilité, financière ou économique, en améliorant l’utilisation des ressources pour la rendre aussi efficiente que dans les pays les plus performants.

  • Ce chapitre passe en revue les orientations retenues dans les pays de l’OCDE pour maîtriser les dépenses de santé, et les conséquences qu’elles entraînent pour les objectifs des systèmes de santé. Du côté de l’offre, des mesures macroéconomiques agissant sur les intrants ou les prix des services de santé ont été très largement appliquées. Les mécanismes qui incitent les prestataires à rechercher une plus grande efficience tendent à se généraliser. Du côté de la demande, on a tout d’abord cherché à transférer les coûts vers le secteur privé ; il s’agit maintenant de réduire les besoins, par la prévention et l’information, et d’encourager une coordination plus étroite des soins. Sont étudiés ici les risques et les arbitrages liés à des solutions qui font baisser rapidement les coûts, par rapport à des gains d’efficience à long terme.

  • Les patients, les prestataires et les payeurs ont tous intérêt à s'assurer que les systèmes de santé ne gaspillent pas les ressources. La médecine fondée sur les preuves (MFP) et l'évaluation des technologies de santé (ETS) peuvent jouer un rôle utile en posant deux questions simples concernant un traitement médical : est-il efficace et son financement est-il opportun ? Ce chapitre porte sur les gains d’efficience potentiels qui pourraient être réalisés par une prise de décisions plus rationnelles dans le secteur de la santé, en montrant comment les recommandations de pratique clinique et l'évaluation des technologies de santé peuvent venir éclairer les décisions. Suit un examen de la manière dont ces fonctions sont institutionnalisées dans la zone OCDE.

  • Beaucoup de pays de l’OCDE expérimentent de nouvelles méthodes pour inciter les fournisseurs de soins à améliorer la qualité des soins de santé, souvent appelées « paiement à la performance » (PàP). Cependant, il n’a pas encore été véritablement vérifié – notamment en raison du manque de données adéquates – si ces nouveaux modes de paiement des fournisseurs de soins (hôpitaux, soins primaires, systèmes intégrés) améliorent significativement la qualité des soins et accroissent aussi l’efficience dans la santé. L’expérience acquise jusqu’à présent laisse penser qu’il est possible d’améliorer la qualité et l’efficience en payant pour cela, par exemple dans les interventions de santé publique comme le dépistage du cancer et en amenant les médecins à suivre les recommandations fondées sur les preuves scientifiques pour les affections chroniques comme le diabète ou les maladies cardio-vasculaires. On considère dans ce chapitre des cas où le PàP semble produire de bons résultats et on analyse les nombreux facteurs qui influent sur la mise en oeuvre des programmes d’incitations, tels que les problèmes que posent la mise en place de mesures de la qualité, la collecte des données et le suivi des performances – condition préalable pour la conception de dispositifs de PàP efficaces.

  • Les systèmes de santé des pays de l’OCDE sont devenus de plus en plus complexes ; or la multiplicité des prestataires, le non-respect des protocoles de soins, la disparité des remboursements et la décentralisation des dossiers médicaux perdurent dans la plupart des cas. Les problèmes que doivent gérer les systèmes de santé ont évolué eux aussi : l’augmentation du nombre de malades chroniques recevant des soins de plusieurs prestataires va de pair avec un cloisonnement de plus en plus marqué. D’où des désagréments pour les patients, conjugués à des soins inefficaces et peu sûrs. Une meilleure coordination est-elle la solution ? Quels sont les instruments à disposition pour mieux coordonner la prise en charge ? Ce chapitre porte sur les obstacles à une bonne coordination des soins et sur la marche à suivre pour y remédier dans les systèmes de santé de la zone OCDE.

  • Les politiques pharmaceutiques des pays de l’OCDE sont généralement centrées sur trois grands objectifs : favoriser l’accès des patients à des médicaments d’un coût abordable, contenir la progression des dépenses publiques et mettre en place des incitations destinées à l’innovation future. Ce chapitre présente un bref aperçu des politiques actuelles de fixation des prix et de remboursement des produits pharmaceutiques dans les pays de l’OCDE, ainsi que des mesures à court terme adoptées face à la crise économique. Il met ensuite l’accent sur deux aspects importants : les décisions de couverture des nouveaux produits au coût élevé et/ou aux bénéfices incertains, et le développement des marchés des produits génériques.

  • Les éléments que l’on possède indiquent que les technologies de l’information et des communications (TIC) peuvent apporter d’importantes améliorations à la délivrance des soins de santé – en réduisant les erreurs médicales, en améliorant les soins cliniques par l’observance des recommandations fondées sur les preuves scientifiques, et en évitant les doublons et le manque d’efficience pour les trajectoires de soins complexes. Les TIC présentent un grand potentiel pour l’amélioration de l’efficience des dépenses de santé, et pourtant le secteur de la santé est très en retard par rapport à d’autres parties de l’économie dans l’exploitation des gains de productivité que ces technologies peuvent apporter. Ce chapitre a pour sujet l’utilisation croissante des TIC dans le but de remodeler les systèmes de santé, pour de meilleures performances.