• L’économie a manqué de dynamisme ces derniers temps. Les dépenses des ménages ont progressé plus modérément, la hausse des prix de l’énergie ayant entamé les revenus réels. L’investissement des entreprises s’est néanmoins stabilisé et paraît devoir se redresser après la fin de la guerre en Irak, cependant que l’accroissement des dépenses militaires donne un coup de fouet à la demande. La croissance devrait nettement se raffermir d’ici l’automne à supposer que le conflit soit réglé dès le début de l’été. La demande des ménages, la demande des entreprises et la demande de l’étranger -- cette dernière, dopée par la chute du dollar -- devraient toutes se renforcer sensiblement en 2004.  L’inflation devrait reculer dans la mesure où les prix de l’énergie s’inverseront et où les capacités demeureront sous-employées après plusieurs années de croissance inférieure au potentiel.

    La politique monétaire a continué de soutenir l’activité, mais les taux d’intérêt devront être relevés une fois que la croissance s’accélérera. Les réductions d’impôt proposées et les nouvelles augmentations de dépenses, en particulier le gonflement des achats militaires, creuseront fortementle déficit de l’administration fédérale. Des mesures devront être prises dans les prochaines années pour inverser cette tendance. Malgré l’attrait que présentent, du point de vue de l’efficience, lesréductions prévues des taux d’imposition et les réformes de la fiscalité des dividendes, ces modifications devraient s’inscrire dans le cadre d’un train de réformes plus neutres au niveau des recettes.

  • L’expansion économique a marqué le pas au second semestre de 2002 du fait du ralentissement de la croissance des exportations. Bien que les perspectives concernant la demande intérieure restent médiocres, une reprise de la croissance des échanges mondiaux pendant les six derniers mois de 2003 pourrait déclencher un redressement modéré de l’activité, dont le taux de croissance s’établirait aux alentours de 1 pour cent tant en 2003 qu’en 2004, ce qui ne suffirait sans doute pas à faire reculer le chômage ou le taux de déflation. De fait, un renforcement possible des pressions déflationnistes compromettrait les prévisions, de même que la fragilité persistante du secteur financier et les tensions associées à une nouvelle augmentation de la dette publique.

    La politique monétaire devrait viser essentiellement à mettre un terme à la déflation par une nouvelle augmentation des liquidités. Le règlement accéléré des créances douteuses, conformément à l’objectif du gouvernement, devrait être une priorité, et devrait s’accompagner le cas échéant d’une injection directe de fonds publics. Si l’on s’attaquait plus résolument à ce problème, la politique budgétaire devrait laisser les stabilisateurs automatiques réagir aux éventuels effets négatifs exercés sur la production et sur l’emploi. Il est cependant tout aussi indispensable de mettre en place un cadre pour l’assainissement des finances publiques à moyen terme, avec la fixation d’objectifs en matière de dépenses. L’économie doit être revitalisée par une accélération de la restructuration des entreprises et la mise en œuvre de réformes structurelles sur un large front.

  • L’activité a pratiquement marqué le pas en 2002. L’investissement fixe a encore reculé et la consommation privée s’est contractée mais ces tendances ont été compensées par la croissance persistante, quoique faible, des exportations. La demande intérieure s’étant légèrement raffermie à la fin de l’année, il est possible que le ralentissement de la conjoncture ait commencé à s’inverser. Il semble néanmoins probable que l’économie ne progressera que très lentement tout au long de 2003, la consommation et l’investissement restant très modérés et les exportations n’ayant guère de chances de se raffermir sensiblement avant 2004. Le chômage devrait demeurer élevé. La reprise s’élargissant en 2004, on prévoit que la croissance du PIB s’accélérera pour s’établir aux alentours de 1¾ pour cent, soit un taux légèrement supérieur au potentiel.

    En 2002, le déficit total des administrations publiques s’est établi à 3.6 pour cent du PIB, et -- sur la base de la législation en vigueur -- restera supérieur à 3 pour cent en 2003. Il est nécessaire de procéder à une réforme cohérente des dépenses pour réduire le déficit structurel et faire en sorte que l’économie connaisse une croissance plus soutenue. De plus, le ralentissement de l’expansion économique rend d’autant plus nécessaire une réforme en profondeur pour accroître la flexibilité des marchés du travail et améliorer les incitations au travail. Le gouvernement a annoncé d’importantes mesures dans ce sens, qu’il faudrait mettre en œuvre aussi rapidement que possible.

  • En 2002, le PIB s’est accru de 1.2 pour cent, le dynamisme de la consommation des ménages et des administrations publiques compensant une baisse de l’investissement et une forte contraction des stocks. Les tensions inflationnistes se sont inversées bien que le chômage n’ait que très faiblement augmenté. Sur l’ensemble de l’année 2003, le PIB ne devrait progresser que d’environ 1¼ pour cent, sous l’effet conjugué de l’atonie du premier semestre et d’une accélération pendant la seconde moitié de l’année. Ce qui devrait permettre au taux de croissance de dépasser 2½ pour cent en 2004. La hausse des prix à la consommation devrait accuser une décélération pour revenir aux alentours de 1½ pour cent en 2003 et se stabiliser ensuite.

    La politique budgétaire a été sensiblement détendue en 2002 et les autorités prévoient que le déficit atteindra 3½ pour cent du PIB cette année. En conséquence, la dette publique s’élèvera sans doute à plus de 60 pour cent du PIB. Les mesures existantes devraient permettre de faire reculer le déficit en 2004, mais d’importants efforts supplémentaires devront être faits pour freiner le rythme de progression des dépenses si les autorités veulent atteindre leur objectif, qui est de ramener le déficit à moins de 3 pour cent du PIB.

  • La croissance est restée peu soutenue en 2002 en raison de l’ébranlement de la confiance intérieure et de la médiocrité des résultats à l’exportation. Une reprise ne devrait s’amorcer qu’au second semestre de 2003 pour s’affermir en 2004, grâce à la faiblesse des taux d’intérêt réels, au retour de la confiance et à l’accélération de la demande mondiale. L’inflation, mesurée par l’indice des prix à la consommation harmonisé, devrait accuser une décélération pour se stabiliser à 1¾ pour cent d’ici la fin de 2004.

    La libéralisation du marché du travail et la modération des salaires étayent une réorientation structurelle vers une production à plus forte intensité de travail, mais il est souhaitable d’élargir l’éventail des salaires pour mieux encourager la demande de personnel peu qualifié. Il sera nécessaire de freiner encore les dépenses publiques tant à court qu’à moyen terme pour réduire l’ampleur du coin fiscal tout en faisant reculer la dette à un rythme satisfaisant. La croissance de la productivité totale des facteurs est faible et, pour la renforcer, des mesures devront être prises afin d’encourager la concurrence et l’innovation sur les marchés de produits.

  • L’économie du Royaume-Uni a jusqu’à présent mieux résisté au ralentissement de la conjoncture que celle de tous les autres grands pays européens. La politique budgétaire expansionniste et le moindre freinage exercé par le solde extérieur devraient assurer une timide reprise de la croissance cette année, malgré un  ralentissement de la consommation. L’investissement des entreprises et les exportations reprenant, l’écart conjoncturel devrait commencer à se resserrer en 2004, l’inflation revenant au taux retenu comme objectif par les autorités.

    La dégradation récente et à venir du solde financier du secteur public n’est pas un motif d’inquiétude dans l’immédiat étant donné la faiblesse relative de l’endettement. La «règle d’or» sera probablement respectée au cours du cycle actuel, mais la situation de départ étant moins favorable, il sera plus difficile d’y satisfaire au cours du prochain cycle. La récente détente de la politique monétaire, bien que justifiée par les signes d’affaiblissement de la demande intérieure et internationale, peut activer le marché du logement et ne contribue en rien à réduire le risque d’une soudaine décélération, voire d’un brusque effondrement, des prix de l’immobilier résidentiel.

  • Après de très bons résultats pendant la majeure partie de l’an dernier, l’activité s’est sensiblement ralentie à l’automne, principalement du fait de l’essoufflement de la demande d’exportations. La croissance est vraisemblablement demeurée faible tout au long de l’hiver, mais la pause devrait être de courte durée. Les paramètres économiques fondamentaux sont sains et l’activité devrait repartir au second semestre de cette année si la reprise de l’économie des États-Unis s’accélère comme prévu et si les incertitudes actuelles s’estompent. Bien que la récente montée de l’inflation ait partiellement tenu à des facteurs exceptionnels, les prix commencent à être soumis à des tensions de plus en plus fortes.

    La Banque du Canada devra relever encore ses taux d’intérêt cette année et l’an prochain pour éviter une surchauffe. La réorientation prévue de la politique budgétaire, du fait de la forte augmentation des dépenses, aggrave ce risque de surchauffe. Bien que la situation budgétaire à moyen terme soit encore solide, le gouvernement devra tôt ou tard maîtriser les facteurs qui sont à la base des pressions exercées sur les dépenses, notamment dans le système de soins de santé.

  • La croissance est restée soutenue tout au long du second semestre 2002, malgré l’atonie des exportations imputable à une grave sécheresse et à la morosité de l’économie mondiale. La forte activité dans le secteur de la construction résidentielle étant appelée à s’essouffler, la croissance du PIB pourrait se ralentir légèrement en 2003 mais s’accélérer ensuite en 2004 parallèlement à la reprise prévue de l’économie mondiale et à l’augmentation de la production agricole. Le chômage devrait encore reculer, l’inflation restant maîtrisée grâce à l’ampleur des gains de productivité et à la modération des salaires.

    Pour préserver la stabilité des prix, la politique monétaire devrait devenir moins accommodante lorsque les effets de la sécheresse se seront estompés et que les signes d’une reprise de l’activité mondiale se seront précisés. Les autorités budgétaires devraient rester attachées à leur objectif du maintien de l’équilibre des finances publiques sur l’ensemble du cycle économique. Les perspectives de croissance à plus long terme seraient améliorées par de nouvelles réformes dans les domaines de la protection sociale, des pensions privées, de l’enseignement, de la concurrence et des marchés du travail en vue d’encourager un plus grand nombre d’individus à participer à la population active, continuer à exercer un emploi et augmenter encore leur productivité.

  • La croissance du PIB a faibli au début de l’année, du fait de la contraction de la demande intérieure. Une reprise progressive, tirée par les exportations, est attendue un peu plus tard en 2003. D’ici là, la montée du chômage continuera de saper la confiance des ménages cependant que les projets d’investissement sont freinés par les incertitudes internationales. On peut prévoir un raffermissement de l’activité vers la fin de cette année et dans les premiers mois de 2004, le dynamisme économique des pays voisins engagés sur la voie de l’adhésion à l’Union européenne ayant une incidence positive sur la croissance de l’Autriche et la politique budgétaire soutenant dans une certaine mesure la conjoncture.

    En laissant le déficit structurel se dégrader de ½ pour cent de PIB en 2003, le nouveau gouvernement autrichien accorde moins d’importance que son prédécesseur à l’équilibre du budget. Les réductions d’impôt prévues pour 2004 et 2005 seront partiellement financées par le recours à l’emprunt et pourraient avoir un effet proconjoncturel. Si les autorités veulent, comme elles en ont l’intention, rétablir l’équilibre du budget au cours des années suivantes, elles devront prendre des mesures cohérentes du côté des dépenses, associant l’assainissement des finances publiques à des réformes structurelles.

  • La croissance économique restera sans doute peu soutenue au premier semestre de 2003, mais pourrait s’accélérer par la suite pour atteindre 3 pour cent en 2004, avec le raffermissement de l’économie internationale et de l’investissement des entreprises. Il est probable que l’inflation tombera à 1¼ pour cent en 2004, en raison d’une progression nettement ralentie des coûts unitaires de main-d’œuvre et d’une évolution favorable des prix des importations.

    Les augmentations de salaire devraient se limiter à ce qui a été prévu par l’accord pour 2003-2004 afin de préserver la compétitivité internationale des prix. Le gouvernement ne devrait pas laisser le budget devenir déficitaire pour ne pas entamer la crédibilité de sa stratégie de réduction de la dette ; cette stratégie implique de dégager des excédents budgétaires jusqu’en 2030 afin de préfinancer le coût budgétaire du vieillissement démographique, qui commencera à s’alourdir à partir de 2010.

  • On prévoit un raffermissement progressif de la croissance qui passerait de 2 pour cent en 2002 à 3½ pour cent d’ici 2004, grâce au dynamisme de la consommation et des exportations, notamment celles des entreprises à capitaux étrangers. L’appréciation spectaculaire de la monnaie a entraîné une très forte désinflation et les hausses de prix devraient demeurer très modérées.

    La politique budgétaire est devenue de plus en plus expansionniste et doit prendre un tour plus restrictif du côté des dépenses afin d’équilibrer les instruments de la politique macroéconomique. La mise en œuvre résolue de réformes du gouvernement d’entreprise et du marché du travail est nécessaire pour faciliter la réembauche des travailleurs dont les emplois sont supprimés du fait de la restructuration industrielle.

  • Le rythme de l’activité s’est ralenti du fait de la faiblesse des exportations bien que la demande intérieure reste ferme. Les perspectives de croissance devraient devenir plus favorables lorsque la situation internationale s’améliorera et lorsque les entreprises auront retrouvé une confiance suffisante pour accroître leurs investissements et leurs embauches. Le chômage a dérivé à la hausse mais est encore inférieur à son taux structurel.Des pénuries de main-d’œuvre pourraient réapparaître lorsque la reprise s’affermira et que les salaires s’accéléreront.

    Les conditions monétaires accompagnant la conjoncture, les réductions d’impôt prévues pour 2004 doivent être associées à des mesures concrètes visant à freiner la progression des dépenses pour éviter que l’économie, qui tourne déjà à un niveau proche de sa capacité, ne soit malencontreusement dopée. De nouvelles initiatives visant à remettre au travail un plus grand nombre d’individus et à réduire la dépendance à l’égard des prestations publiques contribueraient à atténuer ces pressions.

  • La récente dégradation des perspectives internationales donne à penser que la reprise de l’an dernier pourrait marquer le pas jusqu’au second semestre de 2003. A partir du moment où les échanges mondiaux reprendront, la poussée des exportations pourrait entraîner à la fois un redémarrage de l’investissement et la suppression de l’écart conjoncturel, mais le chômage restera supérieur à la moyenne de la zone euro.

    La vive expansion de la consommation publique pourrait, si elle devait durer, compromettre les objectifs budgétaires du gouvernement précédent, qui sont judicieux compte tenu des pressions imminentes que le vieillissement de la population exercera sur les finances publiques. Elle limiterait en outre sérieusement la marge de manœuvre disponible pour procéder à l’allégement très nécessaire de la charge fiscale qui pèse sur le travail, mesure qui s’impose pour remédier au fort chômage structurel.

  • Le PIB réel a continué de croître fortement en glissement annuel en 2002 mais sa progression s’est ralentie au second semestre lorsque la demande tant intérieure qu’extérieure a faibli. La croissance de l’activité devrait se redresser à nouveau en 2003, tirée par une reprise de la demande étrangère et une forte progression de l’investissement. L’inflation, bien que faiblissant, devrait rester supérieure à la moyenne de la zone euro, en partie du fait de différences de positions conjoncturelles. Le déficit des opérations courantes, qui était monté à 6½ pour cent du PIB en 2002, devrait se contracter progressivement.

    La réduction rapide et nécessaire du fort ratio d’endettement exige une maîtrise plus stricte des dépenses publiques primaires et une plus grande efficience de l’administration du secteur public. Les mesures récemment prises pour réformer les systèmes de sécurité sociale et d’imposition sont les bienvenues. De nouvelles réformes structurelles des marchés du travail et des produits, notamment l’ouverture plus résolue des industries de réseau à la concurrence, sont essentielles pour une croissance non inflationniste durable.

  • Malgré le ralentissement de la conjoncture internationale, l’activité est restée soutenue tout au long de l’année 2002 en raison des mesures électorales exceptionnelles de relance budgétaire. A partir de 2003, la croissance du PIB sera tirée par les exportations et non plus par la politique budgétaire mais, en raison de sérieuses pertes de compétitivité et du retard de la reprise internationale, elle se relâchera légèrement avant de se redresser en 2004.

    Il est nécessaire de rééquilibrer les instruments de la politique macroéconomique. Un cadre à moyen terme crédible devrait être mis en place pour les dépenses publiques afin de faciliter l’assainissement budgétaire. La détente de la politique monétaire est opportune mais devrait être fonction de l’aptitude des partenaires sociaux à modérer la progression des salaires conformément aux objectifs d’inflation.

  • Les principaux déséquilibres ayant été corrigés, la reprise s’accélérera probablement vers le milieu de l’année, moment où les investissements de grande ampleur dans les industries à forte intensité énergétique commenceront à dynamiser la demande et porter la croissance au-dessus des taux potentiels.

    Un durcissement des conditions monétaires sera nécessaire une fois que la croissance s’accélèrera et que l’écart conjoncturel redeviendra positif afin d’éviter un phénomène de surchauffe au milieu de la décennie. La politique budgétaire devra soutenir cet effort en prenant un tour plus restrictif. En particulier, il importera d’éviter tout chevauchement entre les investissements publics d’infrastructure et la montée en puissance des projets gros consommateurs d’énergie.

  • Après avoir résisté de manière inattendue en 2002, la croissance du PIB réel paraît devoir se ralentir à 3¼ pour cent en 2003 avant de remonter à 4¼ pour cent en 2004 grâce au raffermissement de l’expansion des marchés d’exportation. La pression des salaires devrait s’affaiblir tout au long de la période sous revue. Bien que l’on prévoie également un recul de l’inflation, celle-ci restera probablement supérieure à la moyenne de l’Union européenne en raison des pressions persistantes exercées sur les prix dans le secteur des services.

    Les salaires du secteur privé ayant désormais commencé à s’adapter au ralentissement de la croissance, la hausse prévue des rémunérations dans le secteur public ne devrait être opérée qu’en cas de gains d’efficience avérés dans ce secteur. La situation future des finances publiques paraît saine, mais d’importants efforts seront nécessaires pour mieux maîtriser les dépenses.

  • La demande intérieure a accusé une décélération à la fin de 2002 dans le contexte d’incertitudes géopolitiques qui pourraient persister pendant une bonne partie de l’année 2003. Néanmoins, une reprise de la demande mondiale étant attendue au second semestre de 2003, la croissance de l’activité pourrait remonter aux alentours de 6 pour cent en 2004. Le taux de chômage se maintiendra probablement à près de 3 pour cent, tandis que l’inflation tendancielle pourrait se rapprocher de la limite supérieure de la fourchette de 2.5 à 3.5 pour cent retenue comme objectif.

    Un relèvement progressif des taux d’intérêt sera peut-être nécessaire pour contenir l’inflation à l’intérieur de la fourchette visée, à mesure que la croissance s’accélérera. Il importe de faire avancer la privatisation des banques publiques pour couvrir une partie du coût de la restructuration du secteur financier, tout en favorisant la restructuration des entreprises. Dans ces conditions, et compte tenu des pressions futures sur les dépenses, l’accent mis sur l’assainissement des finances publiques a été judicieux.

  • Les services financiers, principal secteur de l’économie, étant encore en difficulté, le PIB devrait rester stationnaire en 2003, en retrait sur la performance de l’Union européenne pour la troisième année consécutive. Ces derniers temps, les conditions des secteurs tournés vers le marché intérieur se sont elles aussi dégradées. En conséquence, l’activité globale ne reprendra pas avant le milieu de 2003, date à laquelle l’économie devrait bénéficier d’un redressement des marchés des services financiers internationaux.

    Les dépenses publiques devraient être alignées aussi rapidement que possible sur la croissance tendancielle plus faible du PIB (3 à 4 pour cent) pour éviter une dégradation durable du solde budgétaire, qui saperait la confiance.

  • L’économie connaît une timide reprise, grâce à l’augmentation des exportations de produits manufacturés à destination des États-Unis. La croissance du PIB devrait s’accélérer à mesure que la confiance s’améliorera et que les entreprises augmenteront leurs investissements. Les répercussions de la dépréciation de la monnaie sur les prix seront modérées par les politiques de rigueur et l’inflation devrait reculer. Le déficit de la balance des opérations courantes qui s’était réduit pour atteindre un point exceptionnellement bas en 2002 devrait se creuser progressivement à mesure que l’activité s’accélérera.

    La politique économique a été durcie en 2002 et au début de 2003 dans le contexte d’un affaiblissement du peso et d’une pause dans la désinflation. Cette orientation doit être maintenue afin d’atteindre les objectifs de baisse de l’inflation et d’assainissement des finances publiques et conserver la confiance des marchés. La mise en œuvre de la réforme du secteur de l’électricité et du système fiscal donnerait un élan à la confiance des investisseurs et aux perspectives de croissance.

  • L’activité économique s’est affaiblie mais elle devrait commencer à se raffermir à partir du second semestre de 2003, l’économie internationale se redressant, les opérations de déstockage se ralentissant et l’investissement des entreprises commençant à s’inscrire en hausse. La croissance du PIB réel pourrait atteindre 2 pour cent en 2004, ce qui laisserait néanmoins subsister un important écart conjoncturel négatif. Étant donné les perspectives de croissance médiocres, les créations d’emplois devraient rester peu soutenues, de sorte que le taux de chômage pourrait monter à 5 pour cent en 2004. Les pressions exercées sur les coûts intérieurs s’affaiblissant, l’inflation devrait revenir à 1½ pour cent en 2004.

    L’amélioration de la compétitivité et des perspectives d’emploi dépendra d’un retour à la modération des salaires. Il importe de supprimer les incitations au départ prématuré de la population active qui découlent des programmes de prestations. Le gouvernement devrait prendre des mesures pour ajuster les dépenses publiques en fonction de la baisse de la croissance tendancielle et pour rééquilibrer le budget. Il faudrait réaffirmer l’objectif d’un remboursement de la dette d’ici 2030, ce qui permettrait de préfinancer les coûts budgétaires supplémentaires associés au vieillissement de la population.

  • Après quatre années de croissance soutenue, l’activité devrait se ralentir en 2003. La vigueur persistante de la demande intérieure ne suffira pas à compenser le freinage exercé par l’affaiblissement des termes de l’échange et la forte appréciation de la monnaie. Il est cependant probable que le ralentissement sera de courte durée et que la croissance retrouvera en 2004 son taux potentiel à moyen terme de 3 pour cent.

    L’appréciation de la monnaie a allégé la tâche des autorités monétaires, dans la mesure où elle devrait ramener l’inflation vers le milieu de la fourchette de 1 à 3 pour cent retenue comme objectif. En conséquence, les taux d’intérêt peuvent pour l’instant rester inchangés. Le budget demeure excédentaire, et le gouvernement s’abstient prudemment de mettre à profit les recettes plus importantes que prévu pour accroître les dépenses tant qu’il n’est pas assuré de la permanence de cette manne fiscale.

  • La croissance, déjà modérée depuis 1998, s’est encore ralentie en 2002, la montée en flèche des salaires et du taux de change étranglant l’industrie de la Norvège continentale. L’activité restera faible cette année mais devrait se raffermir en 2004, la détente de la politique monétaire portant ses fruits et l’économie mondiale se redressant. Le taux de chômage devrait culminer à 4½ pour cent, et l’inflation demeurer modérée.

    Les autorités ne devraient pas détendre la politique budgétaire au-delà de la marge de manœuvre offerte par les directives la concernant car cela accentuerait encore l’effet d’éviction exercé sur les secteurs exposés à la concurrence internationale. La modération des salaires s’impose pour contenir les pressions exercées sur les coûts, et les contre-incitations au travail résultant des régimes d’invalidité et de retraite anticipée devraient être réduites pour stimuler l’offre de main-d’œuvre.

  • Au cours des deux dernières années, la production n’a augmenté en moyenne que d’un peu plus de 1 pour cent, tandis que le taux de chômage montait à plus de 20 pour cent. Grâce à la forte compétitivité des exportations, à l’élargissement progressif des bénéfices des entreprises et à l’amélioration de la confiance à mesure que la Pologne se rapproche de l’adhésion à l’Union européenne, la croissance devrait se renforcer pour atteindre un taux de 3½ pour cent en 2004. On prévoit également une légère accélération à court terme de la hausse des prix à la consommation, en raison de la dépréciation effective de la monnaie.

    Les fortes baisses des taux d’intérêt nominaux et la dépréciation du zloty ont détendu les conditions monétaires. Un nouvel assouplissement de la politique monétaire est souhaitable étant donné la lenteur de la reprise par rapport au potentiel et le niveau toujours élevé des taux d’intérêt réels. Il faut néanmoins que, parallèlement, un effort résolu soit fait pour maîtriser les dépenses publiques. Afin de maintenir des conditions favorables à l’entreprise et préserver l’attrait de la Pologne pour les investisseurs étrangers, des réformes structurelles des marchés du travail et des produits devraient être menées à bien dans les plus brefs délais.

  • L’activité s’est contractée au second semestre de 2002, en raison de la baisse de la demande intérieure et des exportations. Bien que plus tardive que celle de la zone euro, une reprise progressive est prévue en 2003, tirée principalement par la demande extérieure. On prévoit que l’écart de production se réduira légèrement mais demeurera important en 2004. Dans ces conditions, l’écart d’inflation vis-à-vis de la zone euro devrait se resserrer de manière significative.

    En dépit des progrès récemment accomplis, l’assainissement des finances publiques reste la principale priorité qui s’impose aux autorités. La mise en œuvre résolue des récentes mesures structurelles sera nécessaire pour freiner les dépenses publiques.

  • La croissance accusera probablement une légère décélération cette année après le taux de 4½ pour cent enregistré en 2002, l’impulsion budgétaire cessant et les effets de la libéralisation des prix et des réformes structurelles contribuant au départ à freiner la demande. L’inflation, qui était revenue à 3 pour cent sous l’effet de facteurs transitoires, se redresse à nouveau temporairement, les prix de l’énergie s’inscrivant en hausse pour se rapprocher de niveaux assurant la couverture des coûts. L’important déficit des opérations courantes devrait se réduire avec le développement des exportations des entreprises à capitaux étrangers.

    Le durcissement prévu de la politique budgétaire est judicieux étant donné le relâchement excessif observé l’an dernier. La banque centrale devrait être ainsi en mesure d’atténuer l’impact exercé sur le taux de change par les entrées massives de capitaux, en aidant l’industrie locale à préserver la compétitivité de ses coûts. La poursuite résolue du programme ambitieux de réforme structurelle est louable et devrait accroître le potentiel de production pour le porter vers des niveaux déjà atteints par d’autres pays de la région engagés sur la voie de l’adhésion à l’Union européenne.

  • La croissance s’est ralentie à 2 pour cent en 2002, en raison de l’affaiblissement de la consommation et de l’investissement privés ainsi que du manque de dynamisme de la demande extérieure, mais la croissance est restée plus forte que dans la moyenne de la zone euro. L’inflation n’a guère reculé et le différentiel avec la zone euro persiste. L’activité devrait se raffermir à partir du second semestre de cette année, ce qui interromprait la montée du chômage, alors que le PIB progressera probablement à un taux supérieur à son potentiel en 2004.

    Une réduction de l’impôt sur le revenu des personnes physiques est intervenue en début 2003, en même temps qu’entrait en vigueur la nouvelle loi de stabilité budgétaire, qui oblige tous les niveaux d’administration à assurer l’équilibre de leur budget. La politique budgétaire est néanmoins à peu près neutre, ce qui semble approprié étant donné la faiblesse de l’écart conjoncturel négatif. Le problème de l’écart d’inflation devrait être réglé non par un durcissement de la politique budgétaire, mais plutôt par des réformes structurelles, principalement par des modifications du système de négociations salariales pour atténuer les rigidités des salaires nominaux et par une intensification supplémentaire de la concurrence dans certains secteurs.

  • L’économie s’est essoufflée au second semestre de 2002 en raison des médiocres résultats à l’exportation et du recul de l’investissement des entreprises. Une reprise des exportations devrait permettre une croissance plus soutenue au cours de l’année 2003, et les perspectives semblent bonnes pour l’an prochain, la situation internationale s’améliorant et l’investissement se redressant. L’évolution dans le secteur des télécommunications continue de faire peser une menace sur les prévisions, tandis que l’intensification des pressions salariales pourrait impliquer une inflation plus forte que prévu.

    La situation budgétaire est toujours saine, avec des excédents structurels de l’ordre de 1¼ pour cent du PIB. Néanmoins, à la suite des fortes réductions d’impôt de 2002, une nouvelle relance budgétaire ne serait pas judicieuse. Les mesures proposées pour limiter le nombre de bénéficiaires de prestations d’assurance maladie devraient être mises en œuvre sans retard. La politique monétaire devrait être progressivement durcie à partir du second semestre de 2003 lorsque l’activité s’accélèrera.

  • Le manque de vigueur de l’environnement extérieur, en particulier en Europe, et la force du franc ont continué de peser sur l’activité qui a stagné en Suisse en 2002. Le redémarrage de la production, lié à la reprise internationale, devrait être limité à ½ pour cent en 2003 avant de se raffermir à près de 2 pour cent en 2004 et permettre d’enrayer la hausse du chômage. Le fléchissement de l’inflation pourrait conduire à une quasi-stabilité des prix.

    La Banque Nationale devrait maintenir sa politique monétaire expansionniste tant que la reprise n’est pas solidement établie. Une nouvelle détérioration cyclique du budget fédéral en 2003 serait acceptable, mais l’adoption d’un plan de relance aggravant le déficit structurel de la Confédération ne serait pas souhaitable. Des efforts plus déterminés en faveur de la concurrence seraient bénéfiques pour accroître le potentiel de croissance.

  • Après la profonde récession de 2001, l’économie a connu une croissance proche de 8 pour cent en 2002, le taux d’inflation en fin d’année tombant à un peu moins de 30 pour cent, nettement en retrait sur l’objectif de 35 pour cent. Une croissance plus lente est prévue pour 2003, principalement en raison de la réticence persistante des banques locales à accorder des prêts, de la hausse des taux d’intérêt réels, et de la guerre en Irak. L’inflation devrait s’accélérer au premier semestre de 2003 en raison de la récente dépréciation de la monnaie, des effets retardés d’un prix du pétrole élevé et des hausses saisonnières des produits agricoles, avant de se rapprocher de l’objectif de 20 pour cent d’ici la fin de l’année, mais probablement sans l’atteindre.

    La mise en place d’un gouvernement de parti unique disposant d’une confortable majorité après les élections générales de novembre 2002 a été au départ saluée par les marchés financiers. Néanmoins, un grave dérapage budgétaire a suscité des inquiétudes. Le respect des objectifs de dépenses et la mise en œuvre régulière des réformes structurelles dans le secteur bancaire et ailleurs sont essentiels pour poursuivre la décrue de l’inflation et créer les conditions d’une reprise durable.

  • L’activité économique a continué de se redresser dans les pays asiatiques non membres durant la majeure partie de 2002, grâce à une croissance des exportations supérieure à 10 pour cent. L’expansion s’est encore accélérée au cours du deuxième semestre en Chine, mais a ralenti dans les Economies dynamiques d’Asie du fait du regain de faiblesse aux États-Unis et dans les autres pays de l’OCDE. Si les marchés de l’OCDE connaissent une reprise, la croissance dans les Economies dynamiques d’Asie devrait rebondir en 2003, encore que les tensions géopolitiques représentent des risques significatifs à cet égard de même que les problèmes structurels et les répercussions possibles d’une épidémie dans plusieurs économies. La Chine est moins exposée aux risques extérieurs, mais de nouveaux progrès des réformes structurelles pour arriver à une croissance plus équilibrée de l’économie intérieure sont vraisemblablement nécessaires pour que la progression rapide du PIB réel puisse se poursuivre au-delà du court terme.

    La croissance économique en Russie et dans les autres nouveaux États indépendants et États de l’Europe du Sud-Est s’est ralentie pour revenir au-dessous de 5 pour cent en 2002. Dans un environnement mondial peu dynamique, cette croissance a été essentiellement induite par une expansion marquée de la demande intérieure, favorisée dans de nombreux pays par de fortes hausses des salaires et des prestations sociales. Elle devrait rester vigoureuse en 2003, aux alentours de 4 à 5 pour cent, aussi bien en Russie que dans les autres pays de la région, mais pourrait se ralentir encore en 2004. Dans certains pays, y compris en Russie, l’expansion plus prononcée enregistrée dans le secteur des produits primaires et des produits manufacturés de base, par rapport aux articles manufacturés plus complexes, pourrait accroître la vulnérabilité future de ces économies face à des chocs extérieurs.

    L’Amérique du Sud se redresse lentement après la récession régionale de 2002. La nouvelle administration en place au Brésil a rassuré les marchés en poursuivant des politiques macroéconomiques prudentes et en promettant d’entreprendre de nouvelles réformes structurelles. En Argentine, l’économie réelle montre des signes de reprise, malgré l’impasse politique. Les autres pays de la région connaissent des résultats partagés, la croissance se redressant au Chili, alors que le Venezuela est confronté à une grave récession. Outre le rétablissement de la confiance dans la région, une impulsion de la demande en provenance de l’étranger, notamment des pays de l’OCDE, serait déterminante pour consolider la reprise économique naissante.